Changement : Le régime d’erreurs et d’excuses trompeuses

Le régime du Changement incarné par son leader Boni Yayi s’est illustré pendant ces trois années de gouvernance par des erreurs politiques, suivies automatiquement par des présentations d’excuses de bonne ou de mauvaise foi. La dernière en date est celle relative aux Soglo et tout le cafouillage qui l’entoure.

Ces derniers jours, le pouvoir en place a encore montré aux Béninois qu’il est très fécond en matière d’erreurs politiques. Après ses forfaits, il vient présenter des excuses aux victimes comme si les Béninois sont dupes. Des faits sont nombreux pour illustrer ce tableau sombre du régime du Changement. Mardi dernier, plusieurs journaux de la place ont publié un communiqué de la présidence de la République incriminant les Soglo, sous prétexte que ces derniers auraient proféré des injures à l’encontre du chef de l’Etat Boni Yayi lors de leurs sorties politiques. Ceci, naturellement, a suscité la colère des mis en cause. Chose curieuse, le gouvernement a envoyé des émissaires présenter des excuses aux leaders de la Renaissance du Bénin (RB). Ce fait montre une fois de plus le vrai visage de ceux qui dirigent le pays aujourd’hui. Ils donnent des coups à leurs adversaires et viennent jouer aux innocents par des excuses. Apparemment, tout cela s’est passé comme si le président de la République n’était pas au courant de ce communiqué du secrétaire général du gouvernement. Le même scénario s’était produit à la veille des élections municipales. Un groupe de militants des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) a donné une conférence de presse à l’Institut Chant d’oiseau à Cotonou. Il y avait tous les caciques du Palais de la République ce jour-là sur les lieux. Le maire de Cotonou, Nicéphore Soglo, a été traité de tous les noms. Il a été dit qu’il gérait mal les ressources de la capitale économique du pays et qu’il faut les Fcbe pour relever les grands défis à sa place. Le lendemain, c’est l’ancienne ministre de l’Enseignement supérieur, madame Vicentia Bocco, au sortir d’une audience à elle accordée par le chef de l’Etat, qui présente les excuses du gouvernement au maire Soglo. Beaucoup avait compris que c’était une stratégie pour endormir les renaissants. La force avec laquelle les Fcbe ont conduit leur campagne électorale à Cotonou a donné raison à ceux qui ne croyaient pas en la bonne foi du pouvoir en place. Sur le terrain, tout a été mis en branle pour tenter de détrôner les Soglo de la mairie de Cotonou. N’eurent été la vigilance du leader charismatique de la Rb et le quadrillage de la zone d’Akpakpa par le Parti du Renouveau démocratique (Prd) de Me Adrien Houngbédji, le pouvoir en place aurait conquis la municipalité de Cotonou. C’est de là que beaucoup de Béninois ont compris avec raison que les excuses du gouvernement doivent être considérées comme des baisers de Judas.

Excuses trompe l’œil

Les excuses du régime du Changement sont nombreuses, alors que ses attitudes sur le terrain sont contraires à la vision d’apaisement qu’il prône. Comme si c’est la mode, on présente des excuses à la Nation en cas de manquements graves erreurs dans la gestion de la chose publique. Dans l’affaire Cen-Sad, le chef de l’Etat s’est incliné devant le peuple béninois et lui a même demandé pardon. Mais jusqu’aujourd’hui, personne n’a encore été puni, en dehors des sanctions administratives infligées à certains cadres du ministère de l’économie et des Finances puis de l’habitat et de l’urbanisme. C’est la preuve que le gouvernement a montré son inexpérience totale dans la gestion du pays. Ce qui donne raison à ceux qui pensent qu’il faut de l’expérience pour diriger un pays.


Cécile Agossa du Journal 24 Heures au Bénin