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« Le changement est en panne ! »
Le navire du changement est en train de tanguer. Et pour éviter un naufrage, Samou Séidou Adambi porte sur les fonts baptismaux le parti du Rassemblement des démocrates indépendants (Rdi Anfani). Ce parti entend ramener le changement à l’esprit et aux idéaux du départ dont les acteurs s’éloignent après avoir écartés les vrais partisans.
L’honorable Samou Séidou Adambi, Pdt/Rdi Anfani
C’est le stade municipal de Parakou qui a abrité le Congrès constitutif du Rassemblement des démocrates indépendants (Rdi) Anfani qui a mobilisé les honorables députés André Dassoundo, Affo Djobo Amissétou, Edgar Alia, Luc da Matha San’tanna, Justin Saggui et bien d’autres personnalités de marque de notre pays. A l’ouverture des assises, le président du comité d’organisation du congrès a précisé que c’est un moment tant attendu. Car il marque une révolution très importante dans l’histoire de notre pays. Tout en remerciant les personnalités présentes pour avoir fait le déplacement, Issé Raoufou a souhaité un bon succès aux travaux. Il s’en est suivi les allocutions des représentants des partis, mouvements et formations politiques, amis de ce nouveau-né. Dans ce registre, l’intervention de Ali Amsath chef de la délégation de l’Ouémé plateau a particulièrement focalisé les attentions. Dans un langage soutenu et bien précis, il a qualifié et décrit le changement tel que vécu aujourd’hui. Il s’est désolé du manque de cohérence qui caractérise la gestion des affaires publiques " Nous n’avons pas élu Boni Yayi pour qu’il s’entoure des ennemis de la République qui s’en mettent à coeur joie plein les poches " a-t-il martelé du haut du pupitre.
Soutien sans condition et après, ce sont des milliards qui s’envolent.
Invité à présenter son allocution, Edgar Alia ancien ministre de l’intérieur, député Fcbe de la 5ème législature a loué l’audience de celui qu’il appelle le jeune courageux qui, contre vents et marées est toujours résolu pour son combat politique. Conscient du fait que ses propos n’allaient pas plaire aux thuriféraires du pouvoir, l’honorable Edgar Alia a dénoncé le pillage des ressources de l’Etat par les actuels proches de Boni Yayi qui ont réussi à écarter les ardents partisans du changement. " … soutien sans condition et après, ce sont des milliards qui s’envolent. Je ne me suis pas levé à 5 heures pour venir à Parakou pour faire plaisir aux pilleurs de l’économie nationale. Je sais que tout à l’heure, avant d’atteindre Tchaourou, on m’appellera pour me faire des reproches et j’assume et je l’assumerai. Nous savons qu’à de telles occasions, on ne sera jamais applaudi. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que notre groupe parlementaire sursaut patriotique est créé, non pas pour combattre le président de la République mais pour lui dire : nous sommes avec toi et tu es pour nous, débarrasse toi de tous ceux qui veulent t’écrouler et c’est ça la vérité aujourd’hui… "
Le changement est en panne
En prenant la parole, l’honorable Samou Séidou Adambi, président du Rdi Anfani n’a pas non plus tenu la langue de bois. A l’instar de ses prédécesseurs, il a fait le procès du changement. Sans détour, il a laissé entendre qu’après plus de trois ans de gestion, le changement tel que vécu aujourd’hui ne reflète point l’esprit et les idéaux de départ. Le changement selon lui est en panne. Il est donc impérieux et nécessaire de lui donner un nouveau souffle. Et le Rdi Anfani pense avoir cette recette. C’est pour corriger les imperfections et surtout donner au changement son caractère critique, et sur la demande pressante des militants que le Rdi est né.
Samou Séidou Adambi, empruntant à Epicure sa pensée selon laquelle " l’avenir appartient aux non-conformistes disciplinés et le succès à ceux qui osent " déclare : " parce qu’on sait que nous nous intéressons au développement et à l’avenir de notre nation, l’idée de la création d’un parti a effrayé certains qui ont déjà commencé par intoxiquer l’opinion publique ". Il a également relevé qu’on ne peut pas créer un parti comme on crée une entreprise industrielle ou commerciale, car dira-t-il, " la politique est l’affaire du destin collectif ". Achevant son allocution, Samou Séidou Adambi a mis l’accent sur le rôle que son parti entend jouer sur l’échiquier politique national. A l’en croire, le Rdi est certain que sa pierre ne sera pas de trop pour bâtir une société qui soit véritablement en harmonie avec notre histoire et notre culture. C’est fort de ces nobles et justes ambitions que les précurseurs de Rdi Anfani estiment que la bataille de 2011 ne se fera pas sans ce nouveau né. Signalons qu’après le cérémonial d’ouverture du congrès, les travaux se sont poursuivis dans l’arrondissement de Tchachou.
" Débarrasse toi de tous ceux là qui cherchent à te voler " dixit Alia
" Soutien indéfectible, soutien sans condition et après, c’est des milliards qui s’envolent. Je ne me suis pas levé à 5 heures pour venir à Parakou pour faire plaisir aux pilleurs de l’économie nationale. Il y a assez de jeunes qui sont sans emploi. Je sais qu’avant que je n’arrive à Tchaourou, on va m’appeler et j’assume, et j’assumerai. Nous savons qu’à de telles occasions, on ne sera jamais applaudi et nous sommes bien comme ça. C’est pour cette raison que notre groupe parlementaire est créé, non pas pour combattre le président de la République mais pour lui dire, nous sommes pour toi, tu es pour nous. Voilà le chemin qu’il faut emprunter. Débarrasse-toi de tous ceux-là qui cherchent à te voler. C’est ça la réalité. Mais très tôt, on nous a taxés de ce que nous sommes des opposants. Nous sommes des G, il y a tellement de G dans le pays. Nous ne sommes rien d’autres que des gens qui ont amené notre grand frère au pouvoir pour lui dire attention, il y a des embûches par ici, par là ; c’est simplement ça. Mais, on nous a diabolisés. On a été dire à Adambi, il faut que tu quittes ce groupe, mais c’est un homme courageux. Il est encore dedans. Mes chers amis congressistes, Adambi est le vice-président de notre groupe parlementaire. Il est votre fils et il est sincère. C’est pour cela que nous avons fait ce déplacement. Je sais à mon humble avis que tt ce que j’ai dit ne fera pas plaisir ".
" Nous assistons ces derniers temps à des dérapages " selon André Dassoundo
" Nous sommes rentrés dans une tourmente qui nécessite que nous revoyions un peu les piliers de notre démocratie et qu’on repense et réoriente ce que nous mettons en place comme politique de construction du pays. Parce que nous assistons ces derniers temps à des dérapages, à des situations inédites. Vous comprenez très bien que si nous avons opté pour le changement, ce n’est pas pour ces choses là. Si nous avons opté pour le changement, c’est pour que la ménagère ait un peu plus dans son panier, c’est pour l’avancée du Bénin et c’est prioritairement pour la lutte contre la corruption, le vol. C’est pour que le Bénin soit un paradis terrestre ".
Rassemblement des démocrates indépendants (Rdi)
Discours de l’honorable Samou Séidou Adambi
La démocratie béninoise née à la suite de la conférence nationale des forces vives de la nation de 90 a fait son chemin pour atteindre un âge respectable. Une situation qui a valu l’admiration du monde entier. L’enracinement du processus démocratique et la maturité des Béninois ont favorisé l’élection du Dr Boni Yayi en 2006. Par ce geste, le Bénin a montré clairement sa volonté de voir son destin géré autrement. Les Béninois ont de ce fait une fois encore surpris le monde en désignant un technocrate, jeune, dynamique et dévoué pour diriger ce pays.
Après plus de trois ans de gestion du changement, le changement tel que vécu aujourd’hui ne reflète point l’esprit et les idéaux de départ. Le changement est en panne. Il est donc nécessaire et impérieux de lui donner un nouveau souffle afin de répondre aux aspirations légitimes du peuple. Car, comme le dit Franck Fanon je cite " Chaque génération doit, dans une relative opacité découvrir sa mission, la remplir ou la trahir " fin de citation. Et comme nous ne voulons pas trahir notre mission, gérer autrement doit être une réalité. Et c’est pour corriger les imperfections et surtout donner au changement son caractère éthique que, à votre demande et celle de nos nombreux amis, nous nous adressons à vous ; pour partager la préoccupation commune, celle de notre destin commun dans ce Bénin tel qu’il est aujourd’hui et tel que nous voulons qu’il soit dans le futur. Et pour nous mettre au même diapason que Epicure, " l’avenir appartient aux non conformistes disciplinés et le succès à ceux qui osent ". Parce qu’on sait que nous nous intéressons au développement et à l’avenir de notre chère nation le Bénin, l’idée de la création d’un parti politique a effrayé certains qui ont déjà commencé par intoxiquer l’opinion publique.
A notre compréhension, la création d’un parti politique ne peut pas être et ne doit pas être et ne saurait être l’affaire d’un individu ou d’un groupuscule. On ne doit pas créer un parti politique comme on créé une entreprise industrielle ou commerciale. Car la politique est l’affaire du destin collectif. Comme le dispose la constitution de notre pays, un parti politique est nécessairement national. Ainsi, nous avons ressenti comme vous tous, malgré la kyrielle de formations politiques agissant sur l’échiquier politique national, le besoin impérieux manifesté par bon nombre de nos compatriotes d’une organisation qui prend en compte plus précisément et plus concrètement celle des commerçants, des fonctionnaires, des artisans, des femmes, des jeunes, bref de tous les indépendants et d’autres sans voix qui peuplent nos villes et campagnes.
Etant nous-mêmes issus de ce bas peuple, et lui appartenant corps et âme nous ressentons plus intimement que d’autres le plus profond désir, le besoin d’agir pour prendre en mains le destin vers une ardente envie de vivre, de prospérer et de faire de ce pays un pays paisible et vivable pour nous tous. Notre ambition serait de continuer à réaliser, ensemble avec vous et avec toutes les bonnes volontés, un projet qui prenne en compte ces profondes aspirations. Nous espérons ce faisant travailler à faire avancer toutes les régions du Bénin, chacune dans sa spécificité et apporter notre pierre à l’édifice le Bénin.
Le Rdi Anfani estime que sa pierre ne sera pas de trop pour bâtir une société béninoise qui soit véritablement en harmonie avec notre histoire et notre culture. C’est pour ce noble objectif que le rassemblement des démocrates indépendants Rdi Anfani lance un appel à toutes les Béninoises et à tous les Béninois pour que ensemble, nous nous engagions à respecter notre credo de départ à savoir : ça peut changer, ça doit changer, ça va changer.
Certains jugeront notre action comme une noble aventure. D’autres estimeront que nos ambitions sont modestes par rapport à notre volonté et à nos capacités. Pour nous, c’est le pari le plus engageant, la cause la plus juste à défendre pour notre peuple. C’est un devoir de sang envers ce peuple qui nous a vu naître et à qui nous devons chaque jour d’être des Béninoises et des Béninois.
Nous vous remercions sincèrement au nom du Rdi Anfani
Vive le Rdi Anfani
Vive la démocratie béninoise
Vive le Bénin, je vous remercie
