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Assemblée nationale :Rosine Soglo sort ses griffes contre Yayi, Gbadamassi et Dossou
A peine ouverte ce lundi 13 septembre 2010 sur fond d’altercation entre les députés, la session extraordinaire de l’Assemblée nationale, a été suspendue pour reprendre le jeudi prochain. La tension qui a prévalu hier à l’hémicycle provient des déclarations de l’honorable Rosine Vieyra Soglo contre le chef de l’Etat, le député Rachidi Gbadamassi et le président de la Cour Constitutionnelle, Robert Dossou.
Après quelques semaines d’absence à l’hémicycle, la présidente de la Renaissance du Bénin a signalé son retour par son intervention à l’ouverture hier de la session extraordinaire. L’honorable Rosine Soglo, fidèle à ses déclarations fracassantes et à son franc-parler, s’est illustrée à nouveau. Dans son intervention, elle s’est donnée le loisir de décrocher des flèches contre le chef de l’Etat, partageant à cette occasion avec ses collègues députés des propos que Yayi Boni aurait tenus au domicile des Soglo, en présence de Nicéphore, de Léhadi, de Galiou, des Ministres d’Etat chargé du développement, et des Finances et d’elle-même. La main presque sur le cœur, Rosine Soglo a juré que le président de la République a menacé de cogner les députés et de mettre le pays à feu et à sang. Des déclarations qu’elle qualifie d’inacceptable, d’odieux, de déplacé. En rapportant ses propos que le chef de l’Etat aurait tenu, la présidente de la Renaissance du Bénin a signifié que de son vivant, de pareilles choses ne peuvent se produire dans le pays. Elle fait observer que si après avoir promis de marcher sur les cadavres des gens, le Président Mathieu Kérékou ne l’a pas fait, ce n’est pas son successeur qui réussirait à cogner les élus du peuple. Peut-être, tous sauf elle, a-t-elle martelé. Bien au contraire, elle menace à son tour de cogner le chef de l’Etat et de le matraquer. Très en verve et noire de colère, la doyenne d’âge des députés était intenable. Elle distribuait des diatribes et des invectives à ses cibles. Le chef de l’Etat en premier à qui elle avait déjà promis une publicité suite à ses déclarations. Robert Dossou n’a pas été épargné par cette douche froide. Rosine Soglo dit ne pas comprendre le travail que fait le président de la Cour constitutionnelle et où il va avec cela. C’est d’abord l’honorable Augustin Ahouanvoébla, qui s’est illustré dans le procès qui est fait à la Haute juridiction. Il n’est pas convaincu de la pertinence des motifs soulevés par la Cour constitutionnelle pour déclarer contraires à la Constitution, certaines dispositions des lois 2010-33 et 2010-35, portant respectivement règles générales des élections en République du Bénin et règles particulières de l’élection des membres de l’Assemblée nationale. Le député du Parti du renouveau démocratique (Prd) a marqué sa profonde déception, allant jusqu’à inviter la Cour à venir travailler à la place des députés. Rosine Soglo a soutenu son collègue dans cette position en s’apprenant à son tour à Me Robert Dossou. M ais jusque-là, les députés de l’opposition et de la mouvance n’ont pas commencé par se cogner.
Le clou
En effet, la présidente de la Rb se prononçant sur le degré d’insécurité au Bénin avec en toile de fond la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, n’a pas eu froid aux yeux en s’attaquant vertement à son collègue Rachidi Gbadamassi, absent à la séance d’hier. « Gbadamassi, ce voyou, ce loubard, ce coupeur de route… ». Il fallait s’y attendre, ces injures ont mis l’hémicycle en ébullition, ce d’autant que, certains députés de la mouvance à l’image de Denis Oba Chabi, Justin Sagui, Daouda Takpara ont trouvé que Rosine Soglo en faisait de trop. Ils ont réagi, interpellant le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Coffi Nago à arrêter leur collègue de l’opposition. « Nous ne voulons plus de ces propos. Ce n’est pas ce dont le pays a besoin.. » a répliqué Denis Oba Chabi. Ce n’est pas pour freiner les ardeurs de Rosine Soglo, qui s’est sentie attaquer et obliger de se lever pour revendiquer son droit de parler et que dès qu’elle aura fini ce sera le tour du camp d’en face. Dans un tel vacarme, sa colistière de la Rb, de plus en plus proche de la mouvance, Justine Chodaton s’en mêle pour soutenir qu’on devrait laisser la présidente de son parti aller jusqu’au bout. A sa suite, c’est Eloi Aho, député Fcbe, de mois en moins avec la famille présidentielle, qui apporte son soutien à la doyenne d’âge. Il persiste et signe que Rosine Soglo a raison et qu’elle doit continuer son intervention. « Le pays vous appartient-il ? », « est-ce que c’est à vous seuls ? », manifestait bruyamment Eloi Aho, s’adressant en ces termes aux députés soutenant les actions du chef de l’Etat. Sa position est mal perçue par ses collègues des Fcbe avec lesquels il a même eu des altercations. Il a quitté sa place pour se rendre auprès de la présidente de la Rb, son ancien parti, insistant sur son discours. L’honorable Augustin Ahouanvoébla n’est pas du reste. La deuxième secrétaire parlementaire, Affo Djobo descend de sa tribune pour implorer la tolérance de « Maman ». Malgré les réactions spontanées des uns et des autres pour calmer les esprits, la tension n’a pas baissé. C’est dans cette confusion que le président Mathurin Nago suspend la séance. A la suite de quoi, il s’en fallait de peu que certains députés en viennent aux mains dans les couloirs.
