N’Dali envoie à Nago une pétition de 12.000 signatures

Pour protester contre le découpage territorial de Yayi: N’Dali envoie à Nago une pétition de 12.000 signatures.

Décidément, la tension monte entre les populations de la commune de N’Dali et le chef de l’Etat. Le nouveau découpage territorial créant un département appelé Yérimarou et composé des communes de N’Dali, Bembèrèkè et Sinendé reste la pomme de discorde. Les populations de ladite commune protestaient toujours.



Elles viennent d’envoyer une pétition de plus de 12.000 signatures au président de l’Assemblée nationale Mathurin Nago, réclamant ainsi l’abandon de ce projet. La commune de N’Dali serait-elle devenue une poudrière que la moindre étincelle peut enflammer ? Elle ressemble à une combustible qui n’attend que le peu pour exploser. Cette situation traduit le mécontentement qui anime les populations de cette commune qui n’adhèrent aucunement pas au projet de nouveau découpage territorial. Après avoir manifesté leur désapprobation par des marches de protestation qui les ont conduites à occuper les voies publiques, il y a de cela quelques semaines, elles ont changé de fusil d’épaule en préférant passer par une pétition mettre en garde les députés contre tout vote de loi créant le département de Yérimarou. Les populations de la commune de N’Dali se refusent d’appartenir à ce département, qui fait de Bembèrèkè le chef lieu. En réalité, il y a un problème d’ordre culturel et historique que les populations de N’Dali n’arrivent pas à surpasser. Certains cadres de cette commune n’acceptent pas la chose de même que certains garants de la tradition à N’Dali. « C’est de l’incompatibilité », lance un fonctionnaire originaire de N’Dali. Sur un ton menaçant et révoltant, un paysan rencontré dans l’arrondissement de Gbégourou (commune de N’Dali) a dit son amertume. « Cela ne se passera jamais de notre vivant. Yayi Boni doit revoir sa copie et revenir sur sa décision. Les députés doivent aussi faire attention pour ne pas tomber dans ce piège. Dans l’histoire traditionnelle, Bembèrèkè ne peut jamais prétendre diriger les princes de N’Dali. Ce n’est pas possible », conclut-il. Le problème devient alors très sérieux. Par ailleurs, les populations de la commune de N’Dali ne sont pas contre le principe du découpage territorial qui a pour objectif de rapprocher l’administré de l’administration. Mais, elles se demandent si en faisant de Bembèrèkè, le chef-lieu du département de Yérimarou l’on rend service aux populations de cette commune des princes ? Au demeurant, les populations de la commune de N’Dali, pour sauvegarder leurs intérêts, préfèrent appartenir à un même département qui à la commune de Parakou. Car, disent-elles, depuis des temps immémoriaux, les populations de Parakou cohabitent pacifiquement avec celles de N’Dali. Plusieurs natifs de Parakou ont d’ailleurs leurs fermes agricoles dans les périphéries de la commune de N’Dali, qui est frontalière avec Parakou. Dans la même optique, mais avec moins de virulence, une opinion s’oppose au choix du nom Okpara qui désigne le département où est logée la ville de Parakou. Elles souhaitent conserver le nom Borgou, qui est devenue l’appellation d’une région. Le problème de découpage devient aussi sérieux pour le chef de l’Etat en cette veille de la présidentielle de mars 2011 où il souhaite rempiler. Si ce dossier est mal négocié, Yayi Boni risque de perdre les suffrages de la commune de N’Dali. Mathurin Coffi Nago pourrait l’aider à se rattraper