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Le chef de l’Etat s’est prononcé sur les grands dossiers de la nation samedi dernier sur les antennes de la télévision nationale. Il a tenté de convaincre les Béninois en jouant au Ponce Pilate à tous les niveaux où il y a des difficultés. En marge de la célébration de l’accession à la souveraineté internationale du Bénin, le président Boni Yayi a accordé un entretien à la télévision nationale. Aucune question ne lui a échappé.
Dans un langage direct, il a tenté de montrer sa bonne foi dans la gestion transparente de la chose publique. Par rapport à cela, il s’est dit déterminé à conduire le Bénin sur le chemin de l’émergence.
Réduction de la pauvreté
Dans son intervention, le président de la République a affiché la volonté de son gouvernement de lutter résolument contre la pauvreté. Selon ses déclarations, le phénomène a reculé de 37 à 44%. Il a expliqué cette performance par les mesures prises contre le chômage des jeunes. Toutefois, il a indiqué que la crise économique mondiale a été un véritable frein à ses actions dans ce domaine. Selon ses déclarations, la situation risque de s’aggraver. A cet effet, il a indiqué que son équipe poursuivra ses efforts contre la pauvreté.
Energie électrique
La question de l’énergie électrique était aussi au cœur de cet entretien. Le chef de l’Etat a reconnu clairement que le Bénin traverse une crise énergétique grave. Il a fait savoir que son pays ne produit pas l’électricité. Selon ses dires, le Ghana a réduit sensiblement la quantité exportée sur le Bénin. C’est ce qui justifie les difficultés de la Communauté électrique du Bénin (Ceb). A cet effet, il a expliqué que le gouvernement a été contraint d’augmenter les prix d’électricité, sinon la Société béninoise d’énergie électrique (Sbee) allait disparaître.
Crise économique
Le président Boni Yayi n’a pas occulté la crise économique qui secoue actuellement le pays. Il s’est basé surtout les baisses des recettes de l’Etat. Pour se dédouaner, il a fait comprendre que c’est la crise mondiale qui a des effets néfastes sur l’économie nationale. Il a indiqué que ce phénomène agit négativement sur la volonté du gouvernement de faire du Bénin, un pays émergent. Pour sauver les meubles, il est galvaniser les douaniers, afin que des mesures soient prises.
Privatisation
Le chef de l’Etat a réaffirmé la détermination du gouvernement à poursuivre les privatisations. Selon lui, les emplois seront préservés d’une manière ou d’autre. Il a expliqué cette politique par sa volonté d’accroître le rendement de ces sociétés d’Etat. A en croire ses déclarations, cela participe aux réformes administratives de son équipe. Pour lui, l’administration béninoise a besoin d’innovations, sinon elle ne pourra pas jouer son rôle dans le développement.
Affaire Cen-Sad
Le scandale de la Cen-Sad a occupé une grande partie de l’entretien. Le chef de l’Etat s’en est lavé complètement la main. Il a fait porter la croix de cette affaire à son ancien ministre de l’Economie et des finances, Soulé Mana Lawani. A cet effet, il a révélé qu’il a librement instruit l’Inspection générale de l’Etat (Ige) à aller vérifier la gestion de la Cen-Sad suite au retard constaté dans la mise en place de la commission parlementaire. Il a déclaré qu’il assume en tant que responsable. Mais, il a souligné que des sanctions vont encore tomber. C’est pourquoi il a déclaré avoir sorti du gouvernement le ministre François Noudégbessi pour les besoins de l’enquête, même si rien ne lui est reproché actuellement.
Aller au-delà du simple mea culpa
Le chef de l’Etat a assumé publiquement les erreurs de ses collaborateurs dans l’affaire scandaleuse de la Cen-Sad. Mais au-delà de cette simple formalité, il faut qu’il aille jusqu’au bout. Le peuple béninois veut voir clair dans ce dossier. Et, il faut que des sanctions soient véritablement appliquées aux coupables. Il y a beaucoup de bruits. La société civile, les partis politiques, les syndicats et les Béninois toutes catégories confondues veulent connaître tout sur cette affaire. Même, la communauté internationale, à travers les partenaires au développement, attend le chef de l’Etat au carrefour dans ce dossier.
C’est dire que le président Boni Yayi n’a pas droit à l’erreur. C’est l’heure pour lui de faire preuve de sa bonne foi. Hier comme aujourd’hui, les gouvernants ont déjà habitué les Béninois aux commissions d’enquête sans suite. En conséquence, la mauvaise gouvernance s’est installée dans tous les compartiments de l’administration. Donc, tous les regards sont tournés vers lui pour faire la lumière totale sur ce scandale pour en tirer toutes les conséquences de droits non seulement pour ses collaborateurs mais aissi pour lui même.
Jules Yaovi Maoussi
Journal LA NOUVELLE TRIBUNE
