Rachidi Gbadamassi blanchi

L’interpellation du chef de l’Etat dans le dossier gestion de la Sonapra suscite toujours des polémiques au sein de la classe politique nationale. Au moment où ce dossier est programmé pour être examiné hier en plénière, le député Rachidi Gbadamassi est monté au créneau à travers une conférence de presse donnée hier au palais des gouverneurs à Porto-Novo pour blanchir en quelque sorte le chef du gouvernement Boni Yayi et même l’ancien directeur général de cette société et actuel ministre des travaux publics Nicaise Fagnon.

Selon le conférencier, l’objectif de cette conférence de presse est d’une part, louer le courage politique d’un homme d’Etat qui a osé sanctionner et dire haut et fort ce que d’autres ont caché. D’autre part, elle vise à aborder un certain nombre de dossiers de la nation par un acteur de l’animation de la vie politique nationale. Après avoir rendu hommage à l’ancien président Nicéphore Soglo qui, selon lui est une icône internationale, le président Mathieu Kérékou qui est un homme de paix et de courage et Adrien Houngbédji et Bruno Amoussou pour qui ne seraient pas les moindres dans la connaissance des dossiers d’Etat, l’ex député du G13 est revenu sur l’affaire de 50 milliards de la Sonapra. A en croire ses propos, tel que ce dossier est présenté par les députés, c’est à croire qu’il y a détournement. « C’est de l’intoxication et de la manipulation politique » a-t-il martelé. Selon ses propos, beaucoup de députés qui aujourd’hui sont signataires de cette interpellation seraient trempés les pieds et les mains dans ce dossier. « Pourquoi s’en prendre aujourd’hui au chef de l’Etat alors qu’il n’est pas le responsable direct de Nicaise Fagnon ?» s’interroge t-il avant d’ajouter que « les sociétés d’Etat relèvent directement de leur ministre de tutelle ». A en croire les propos de Rachidi Gbadamassi, l’interpellation ne devrait pas être subordonnée à des règlements politiques. Selon lui, il faudrait remonter jusqu’en 2001 dans ce dossier et chercher les origines profondes dans la gestion des précédents régimes. Le député Rachidi Gbadamassi s’est indigné du fait que le contenu du rapport brandi par les signataires n’est que pour ternir l’image du chef de l’Etat et du ministre Fagnon.

A en croire ses explications, le seul responsable de la Sonapra au sein du gouvernement est le ministre de l’agriculture. Dès lors, croit savoir le conférencier, l’autorité supérieure au plan administratif et au plan gouvernemental reste et demeure son ministre de tutelle au sein du gouvernement. Il n’a pas manqué d’évoquer le rapport de la commission ad hoc créée par décret N°2005-081 du 1er mars 2005 chargée de vérifier les conditions d’acquisition et d’utilisation des crédits de relais de 20 milliards fcfa par la Sonapra ainsi que la prise de décret par un ministre intérimaire sur la privatisation de la centrale d’achat. « Le rapport des experts n’a jamais inculpé le ministre Nicaise Fagnon. Le rapport a été clair. Par contre ce rapport inculpe 90% de ceux qui sont signataires aujourd’hui de cette interpellation » a-t-il conclu.