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    La comédie du ministre Zinzindohoué et de tout le gouvernement

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    La comédie du ministre Zinzindohoué et de tout le gouvernement Empty La comédie du ministre Zinzindohoué et de tout le gouvernement

    Message par Admin Jeu 9 Juil 2009 - 13:53

    En décrétant le Bénin en état d’urgence depuis le lundi 6 juillet dernier, le gouvernement veut sans doute alerter l’opinion internationale sur les dégâts que causent depuis peu, les pluies diluviennes sur son territoire. La fameuse décision a été rendue publique par le ministre Armand Zinzindohoué, qui est descendu quelques heures après sur le terrain, donnant ainsi l’impression qu’il y avait vraiment péril en la demeure. Mais au fond, tout a l’air d’une grosse comédie et d’une fuite de responsabilité devant une situation que le Bénin pouvait bien maîtriser.

    « Les pluies diluviennes qui se sont abattues ces dernières semaines sur l’ensemble du territoire national et plus particulièrement dans sa partie méridionale, ont provoqué d’importants dégâts matériels et continuent de perturber le vécu quotidien des populations de nos villes et campagnes ». Brossant le constat alarmant des inondations qui sévissent depuis quelques semaines dans plusieurs zones du pays, notamment Cotonou et les localités limitrophes, le ministre de l’intérieur Armand Zinzindohoué, a rendu, publique lundi dernier, la toute dernière décision du gouvernement sur cette situation. Le Bénin est désormais déclaré en état d’urgence face aux inondations. L’alerte est ainsi lancée à l’endroit de la communauté internationale que le gouvernement, selon le ministre, sollicite de façon pressante aux fins de prévenir les maladies hydriques telles que le paludisme et le choléra, atténuer la souffrance des populations sinistrées et rétablir sans délai. Un message, on ne peut plus clair, qui met à nu la panique qui a gagné le rang des gouvernants devant l’ampleur des inondations. Il n’en fallait pas davantage, pour que le ministre Zinzindohoué, à la suite de cette déclaration hypermédiatisée, descende les heures qui suivent sur le terrain. Accompagné d’autres autorités pas des moindres, il se rend dans l’un des quartiers toujours gorgés d’eau depuis les dernières pluies, pour s’imprégner de la triste situation. Chaussé de botte, comme tous les autres accompagnateurs de prestige, il n’hésitera pas à plonger ses pieds dans l’eau, même à des endroits où la profondeur fait peur.

    Seulement voilà. Il y a danger, il est vrai. Mais pas au point de décréter le Bénin en état d’urgence devant un phénomène qui ne lui est plus nouveau. Il est devenu cyclique depuis plusieurs années. Et s’il s’intensifie, c’est parce que personne ne le prend au sérieux. Tout le reste n’est que théâtralité. Il paraît d’ailleurs curieux que le ministre de l’intérieur, au nom du gouvernement, se précipite pour faire une telle déclaration au moment même où les inondations commencent pas baisser d’ampleur. Mieux , les dégâts enregistrés ne sont pas encore au dessus des capacités du gouvernement. Il devrait plutôt prendre ses responsabilités en s’investissant dans l’acquisition des moyens de sauvetage qu’il réclame tant à la communauté internationale. La souveraineté nationale passe aussi par là. Nous devons souvent apprendre à assumer nos responsabilités face à des situations que nous contribuons à pérenniser. Oui, c’est le vrai problème. Les inondations se manifestent davantage à Cotonou, par exemple, parce que beaucoup d’actes favorables sont posés autant du côté de la municipalité que du pouvoir central. Les parcelles continuent d’être vendues dans des zones marécageuses qui servaient jadis de réceptacles d’eaux découlement ; des infrastructures importantes sont érigées sur des sites inappropriés sans le moindre ouvrage d’assainissement et d’écoulement de l’eau. Ici, les cas du passage supérieur de Houéyiho et des nouvelles voies construites dans les environs des Villas Cen-sad, sont édifiants.


    Conséquence, les populations riveraines sont aujourd’hui plus inondées qu’avant. Les exemples du genre sont nombreux dans la ville de Cotonou. Même les collecteurs d’eau construits à coup de milliards ne jouent plus le rôle qui leur est dévolu, faute d’entretien. Certains ont été transformés en dépotoirs d’ordures au vu et au su des autorités municipales qui s’en indignent très peu. Au demeurant, décréter aujourd’hui que le Bénin est en état d’urgence face à un phénomène que nous contribuons tous à entretenir et à perpétuer ressemble à une fuite de responsabilité et à une grosse comédie.

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