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Les populations de Sè réclament Dangnivo vivant
L’exhumation lundi dernier du présumé corps de Pierre Urbain Dangnivo chez un guérisseur à Womey, commune d’Abomey-Calavi, a mis Sè en ébullition. Les populations de ce village situé dans la commune de Houéyogbé, département du Mono, dont est originaire le disparu, refusent de croire qu’il s’agit du cadavre de leur frère. Elles sont descendues dans la rue hier mercredi, en barricadant la voie principale qui traverse la localité. Elles réclament Pierre Urbain Dangnivo vivant.
« Ce n’est pas le corps de Pierre Urbain Dangnivo qu’on nous a présenté le lundi dernier. Retrouvez le nous vivant. » Ainsi s’exprimaient hier les populations de Sè. Choquées voire outrées suite aux images diffusées par des chaînes de télévision, elles ont préféré exprimer leur protestation dans la rue. Déjà à 4 heures du matin, elles ont bloqué la circulation en barricadant la route inter-Etats Cotonou-Lokossa au moyen des pneus brûlés, des branchages et des troncs d’arbre, les uns noués aux autres par des rameaux. Le fait de recourir à cette forme de protestation, ont expliqué les manifestants, signifie dans la tradition locale que le disparu est toujours vivant. Le long de la voie, les populations ont disposé des canaris dont le contenu signifie : l’âme du disparu réclame vengeance, nous a-t-on expliqué.
La foule qui manifestait à quelques mètres du marché de la localité en venant de Comè, s’est agrandie à mesure qu’il faisait jour. Elle entendait ainsi, montrer qu’elle n’est pas satisfaite des déclarations faites par le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Grégoire Akofodji sur les lieux de l’exhumation du présumé corps de Pierre Urbain Dangnivo. Pendant plus de dix heures, Sè était en ébullition. La situation a contraint les usagers de la voie à changer de trajet. La voie Bopa-Possotomè a été sollicitée par les automobilistes et les motocyclistes pour rallier Comè ou Zoungbonou. La distance à parcourir est de 50 km au lieu de 05 sur la route Cotonou-Lokossa. Mais la circulation sera rétablie de ce côté au-delà de 16 heures, par les forces de l’ordre, suite aux négociations avec le préfet des départements du Mono-Couffo, Corentin Kohoué. Les manifestants projettent une marche de protestation demain vendredi.
