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Enquêtes sur la mort de Pierre Urbain Dangnivo:Les derniers développements
L’enquête sur l’assassinat de Pierre Urbain Dangnivo est loin d’être close. Mais le vent de la manifestation de la vérité tourne et se déplace dans tous les sens. 24 heures après avoir exhumé le présumé corps du disparu chez un guérisseur-charlatan à Womè Akangon dans la commune d’Abomey-Calavi, on accède un peu plus aux informations confidentielles sur le principal suspect, sa vie. Mais force est de retenir que malgré les dernières arrestations, on s’interroge toujours sur les raisons de son acte, ses commanditaires jusque-là introuvables de même que le véhicule de sa supposée victime. Quant aux parents du disparu, ils continuent d’émettre le doute sur le corps déterré le lundi 26 septembre 2010 chez le présumé assassin.
On ne parlera plus que de Pierre Urbain Dangnivo devenu en l’espace d’un mois, l’homme le plus médiatisé à titre posthume. Désormais, le nom de son présumé assassin sera évoqué chaque fois qu’on parlera de ce dossier. Car, 42 jours après la disparition de ce cadre du Ministère de l’Economie et des Finances, il est apparu qu’il a été exécuté par Codjo Cossi Allofa, un guérisseur-charlatan résident à Womè/Akangon. Ce dernier se révèle être un criminel. Même si l’on doute de l’authenticité du corps de Pierre Urbain Dangnivo qui a été exhumé à l’arrière cour de sa concession en sa présence le lundi dernier, les faits le compromettent dangereusement. Déjà, alors que les enquêtes se poursuivent pour faire plus de lumière sur cette affaire, Codjo Cossi Allofa a été montré à l’opinion publique, comme l’auteur du crime. Il reste à démanteler tout le réseau, en retrouvant ses complices et ses commanditaires, si tant est qu’il a été engagé pour commettre le crime. On ne voudrait pas douter de la sincérité des enquêtes, ni remettre en cause le professionnalisme des agents de la brigade de recherche de la Compagnie de gendarmerie de Cotonou. Mais la réalité est que à peine l’exhumation terminée, l’espoir d’en savoir plus sur la disparition de Pierre Urbain Dangnivo, s’est mué en méfiance chez certains, en mécontentement chez d’autres. Dans l’opinion publique, on estime que c’est le genre de manœuvre qui risque de détourner l’attention sur la vraie piste. Il faut tout simplement se rendre compte que les Béninois demeurent dubitatifs sur l’authenticité du corps retrouvé et supposé être celui de Pierre Urbain Dangnivo, bien que, le Procureur de la République l’ait attesté. C’est cela le sentiment des populations. Des parents aussi.
Les portables du disparu n’ont pas été reconnus par les parents
D’après des informations recoupées, les deux épouses de Pierre Urbain Dangnivo et l’un de ses frères ont été invités dans la journée d’hier par la brigade de recherche qui enquête sur le dossier. Deux faits ont marqué cette séance. Une fois sur les lieux, ils ont été soumis à un exercice qui consistait à reconnaître le ou les téléphones portables du disparu. Premier fait : quand ils ont vérifié, ils n’auraient pas reconnu les téléphones de leur parent. Deuxième fait : ils étaient déjà de retour chez eux, quand le frère joint au téléphone par la brigade a été prié par l’un des enquêteurs à appeler à partir de son portable un numéro privé de Pierre Urbain. L’opération effectuée a révélé qu’un téléphone a sonné à la brigade. Les enquêteurs en conclurent que, c’est celui du disparu. Invité à revenir dans les locaux de la gendarmerie pour une deuxième vérification, le frère a promis s’y rendre aujourd’hui. Qu’est-ce qui se serait passé lors de la première vérification ? Selon nos sources, il y a lieu de retenir que le portable dont la victime en serait le propriétaire a été retrouvé chez l’un des suspects. Est-ce le principal ? On ne saurait le dire. Une source proche de l’enquête a confié que la fouille du répertoire du téléphone portable a révélé des contacts qui sont ceux des proches de Pierre Urbain. Ces détails confortent les écrits publiés par votre journal dans la parution d’hier où on écrivait que les enquêteurs se sont servis des appels entrants et sortants du disparu pour remonter la piste qui a conduit à l’arrestation d’une dame épouse Adjanohoun et de Codjo Cossi Allofa, tous deux résidents à Womey, le deuxième se présentant comme étant le charlatan de la première, voire de Pierre Urbain.
L’ex-conjointe de Codjo Allofa libérée, l’actuelle recherchée
Judith : c’est le prénom de l’ex-conjointe de Codjo Cossi Allofa. Elle a été arrêtée le dimanche 25 septembre à Womè alors qu’elle assistait à une manifestation des « Egoun-goun ». Mère d’une fille conçue dans le lit conjugal de Codjo, Judith serait originaire du Mono-Couffo. Mais elle a perdu la confiance de son conjoint qui, sorti de prison entre fin juillet et début août 2010, après y avoir passé plus de quatre mois suite à un vol de mouton. Il la renvoit une première fois pour infidélité, mais est revenu sur sa décision après avoir été au Togo pour confier leur fille à ses parents à lui. Mais la réconciliation n’a pas fait long feu. Les deux vont se quitter une deuxième fois un peu avant la fin de la première quinzaine du mois d’août dernier. La conjointe est retournée dans son village natal. A quelque chose, malheur est bon, dit-on. Judith a été libérée hier après 48 heures de garde-à-vue. Il a été démontré qu’elle ne partageait plus le même toi que Codjo au moment où Pierre Urbain Dangnivo est porté disparu. C’était le 17 août dernier. Durant cette période, le guérisseur-féticheur avait trouvé une autre compagne. Cette dernière est activement recherchée. Les enquêtes auraient révélé, qu’elle ne doit pas être étrangère aux conditions dans lesquelles le corps a été inhumé à l’arrière cour de la concession. Des sources affirment que certains riverains auraient entendu des bruits d’une personne une nuit et qu’une fois le jour est apparu, quelques uns auraient cherché à en savoir plus auprès de cette jeune femme. Elle leur aurait répondu que ce n’était rien de grave. Codjo a-t-il commis seul son acte ? Les enquêtes nous situeront, s’il était l’assassin de Pierre Urbain.
Le dernier voyage de Codjo et des révélations sur le motif de son arrestation
Selon une source bien renseignée, le présumé assassin de Pierre Urbain aurait effectué peu après le 17 août, un voyage qui lui a permis de s’absenter durant tout un week-end. Pour repère on apprend, que c’est le week-end précédant celui au cours duquel l’artiste Sénégalo-américain Akon s’est produit au stade de l’Amitié de Cotonou. De retour à Womey, il était moins régulier chez ses amis. La suite révèle qu’il a été arrêté entre le 28 ou le 29 août 2010. Motif : vol. Déféré par la gendarmerie devant le Tribunal d’Abomey Calavi, il a été écroué le 30 août à la prison civile de Cotonou. Lors de nos investigations, il nous a été confié que l’intention réelle du guérisseur-féticheur, n’était pas d’aller couper la route à une dame et de la déposséder de sa moto. Accompagné d’un ami, il revenait plutôt de chez l’un de ses protecteurs féticheurs du côté de Wèdo, à Abomey-Calavi, quand il a décidé de tester l’efficacité de ses nouveaux pouvoirs, qui auraient la puissance de lui permettre de voler tranquillement. Quant au propriétaire de s’en rendre compte plus tard. Mais il a échoué dans son test. Ça tourne mal, pourchassé il a été arrêté. Son acolyte s’enfuit. Conduit à la brigade, les faits le plongent. C’est de là qu’il est retourné pour la deuxième fois à la prison avant d’être rattrapé, selon l’enquête par la disparition de Pierre Urbain. Il liquide ses meubles
Après avoir passé quelques jours en prison, il décide de vendre ses meubles. Ainsi, depuis sa cellule, il dirige l’opération. Ses meubles, composés d’un séjour complet, des appareils électroménagers ont été vendus à vil prix à un présumé détenu qui a pignon sur rue à la prison civile de Cotonou. L’acheteur s’est fait représenter par un ami. La question qu’on se pose est de savoir si celui qui déclare avoir été approché pour liquider Urbain Dangnivo moyennant 50 millions Fcfa, peut en arriver là ? Mieux il aurait été dit qu’il a perçu une partie de la somme promise avant de retourner en prison. Où est passé cet argent si c’était vrai ?
Les confidences de Codjo avant d’être repris
Les rares amis qui ont côtoyé Codjo Cossi Allofa peu avant sa dernière arrestation en date, se souviennent encore de quelques unes de ses déclarations faites autour d’un pot. Propriétaire d’une moto communément appelée « Beter », au moyen de laquelle, l’un de ses frères s’est rendu au Togo pendant qu’il purgeait sa première peine en prison, il aurait fait part de ses intentions de s’acheter une autre alors qu’il venait à peine d’être libéré. A la suite de quoi, il est apparu avec une moto neuve de type « Dayung », couleur noire. Mais étant devenu presque introuvable par ses amis, il n’a pas été dit qu’il en est le propriétaire. Dans la même période, il a laissé entendre qu’il entrera bientôt en possession d’un véhicule avec une immatriculation provisoire. Certaines de ses fréquentations ont rapporté qu’il avait également l’intention de renforcer son couvent en liant le pacte avec d’autres esprits. Et puis, dans l’euphorie de toucher une grosse somme, il a annoncé d’autres projets qu’il compte réaliser. Toutes ces confidences ont été livrées entre l’intervalle de temps compris entre la date de sa libération et celle de son arrestation en fin août dernier. Ce qu’il faut relever, c’est qu’après sa libération, il ne paraissait pas malheureux. Bien au contraire, il était sûr de remonter la pente. De quelle manière ? En touchant sa prime sur le cadavre de Pierre Urbain Dangnivo ? Enquêter sur les raisons qui l’auraient poussé à commettre ce crime ou à en adosser la responsabilité sur un soit disant ordre provenant d’une dame toujours introuvable, est sans doute à l’ordre du jour. Mais, on ne perdra pas du temps en ouvrant une instruction pour voir si le coup n’a pas été planifié pendant qu’il était en prison. En clair, l’on doit enquêter sur des détenus.
Le véhicule toujours introuvable
L’enquête sur le véhicule de Pierre Urbain Dangnivo semble ne pas évoluer au même rythme que celle dirigée contre les auteurs et commanditaires du crime. Pour le moment, nos sources ne donnent aucun espoir que les enquêteurs sont sur la bonne piste.
