Lutte contre la corruption et l’impunité: Amoussou et Séhouéto défient Yayi
Dans une correspondance adressée au chef de l’Etat Yayi Boni, Lazare Sèhouéto et Bruno Amoussou, deux anciens ministres du gouvernement de Mathieu Kérékou demandent à être contrôlés. Cette réaction intervient quelques jours après les déclarations de l’honorable Rachidi Gbadamassi.
Ce dernier a au cours d’une conférence de presse, demandé avec insistance au Président de la République de prendre ses responsabilités pour contrôler la gestion de plusieurs anciens ministres et ministres d’Etat, aujourd’hui députés à l’Assemblée nationale. Il s’agit entre autres des deux signataires de la lettre.
Cotonou le 14 Août 2009
Bruno Amoussou & Lazare Sèhouéto
04 BP 0763 Cotonou
A Son Excellence
M. le Président de la République,
Chef de l’Etat,
Chef du Gouvernement
Cotonou
Objet : Lutte contre la corruption et l’impunité
Monsieur le Président de la République, Nous avons l’honneur d’attirer votre haute attention sur la déclaration liminaire du député Rachidi Gbadamassi lors de sa « conférence de presse » du 6 Août 2009. Evoquant plusieurs affaires de corruption et exhibant des documents à l’appui de ses affirmations, il vous demandait, avec insistance, de prendre vos responsabilités et d’éviter de faire preuve de complaisance. Cette demande avait déjà été formulée par des ministres et reprise dans des journaux généralement favorables aux thèses du gouvernement. Le député Gbadamassi a en outre fait observer que d’anciens ministres et ministres d’Etat, aujourd’hui députés, seraient impliqués dans ses affaires et s’abriteraient sous le couvert de leur immunité parlementaire pour échapper à la justice et aux sanctions.
Aussi vous prions-nous, en nos qualités d’anciens ministres et de députés, de bien vouloir vous saisir de tous les dossiers en cause, notamment celui relatif au crédit-relais contracté par la SONAPRA et celui concernant l’achat de groupes électrogènes usagés par la SBEE. La saisine urgente de la justice, par vous, crédibiliserait votre combat contre l’impunité et permettrait de situer les responsabilités. Très attachés, comme vous, à la bonne gouvernance de notre pays, à la saine gestion des finances publiques et à la lutte contre l’impunité, nous vous assurons de notre soutien dans toute action que vous engagerez pour châtier les pilleurs de l’économie et les corrompus.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de nos meilleurs sentiments.
Bruno Amoussou Lazare Sèhouéto