Limogeage raté de deux cadres au ministère de l’agriculture: Yayi humilie Akoffodji et prouve qu’il est au courant de tout

Les Béninois stupéfaits avaient quelque peu été déçus d’apprendre au cours de cette fameuse interview que le chef de l’Etat n’était pas au courant de ce que faisait certains de ses ministres. Cela étant, on a dû admettre bon gré mal gré qu’il ne puisse être en mesure de savoir tout ce qui se fait de mal dans l’administration. Une explication lapidaire qui puait à des kilomètres la fuite de responsabilité, mais qui avait par sa simplicité laissé pantois plus d’un et presque clos le débat. Mais comme la vérité est têtue, et bien plus endurante que son économie, les choses sont revenues dans leur nature la plus évidente. Yayi est au courant de tout et presque et prend en solo les grandes décisions, gare au ministre qui se prend à voir La chose autrement. Akoffodji le sait maintenant, lui qui a eu le malheur de demander le limogeage de deux cadres, qui auraient commis des impairs en introduisant dans la campagne en cours un pesticide non homologué, l’Endosulfan . Faisant courir de ce fait le risque à la prochaine récolte de ne pas atteindre une fois encore les résultats attendus. Cette décision de Grégoire Akoffodji a duré moins de 72 heures car sans être même arrivé de son voyage, Yayi a exigé et obtenu le rétablissement dans leurs fonctions desdits cadres. Un pied de nez pour le ministre qui a dû tirer la conclusion qui s’impose dans de tels cas. Seul Yayi à le droit de virer quand il veut et comme il veut ses collaborateurs, les ministres, eux n’ont même pas le loisir de choisir leur Directeur de cabinet à plus forte raison de sanctionner le moindre cadre. Le ministre de l’Agriculture devrait plutôt se réjouir, car si la prochaine récolte échouait les quatre pattes en l’air à cause d’un amalgame de pesticide, Yayi n’irait pas nous dire qu’il n’était pas au courant de l’affaire d’endosulfan prohibé que ses gars ont balancé. En même temps les gens ont compris comment comme une épicerie familiale, le chef de l’Etat gère notre pays. Empêchant les responsables qu’il a lui-même nommé de jouir de leurs prérogatives. A n’en point douter cette nouvelle façon de gérer le pays fera tâche d’huile. Les prochaines excuses devront être bardées de mieux que la phrase « je ne suis pas au courant » pour être d’abord entendues avant même qu’on ne songe à vérifier si c’est vrai ou non.