Accueil
Après environ 30 jours de travaux, la commission Kpognon a déposé son rapport dans la soirée du lundi dernier. Les conclusions de ce rapport ont laissé l’opinion publique sur sa faim et l’on se pose la question de savoir si la présence de l’inspecteur d’Etat Alidou Koussé n’a pas influencé les travaux au sein de cette commission ?
Ayant été à la tête de l’Inspection générale d’Etat (IGE), la commission mère qui a travaillé sur le dossier Cen-sad, Alidou Koussé s’est fait rapporteur au sein de la commission Pognon dite neutre. Ce faisant la même personne devrait réapprécier les conclusions de celui dont il a été président et qui se retrouve rapporteur. Quel a été le bon sens dans cette histoire ? Cette commission a-t-elle les pattes blanches ?
En tout cas, le fameux feuilleton Cen-sad vient de connaître un autre rebondissement avec le dépôt dans la soirée du lundi dernier du rapport de la troisième commission dite neutre dirigée par son président Stanislas Pognon.
Le compte rendu du conseil des ministres qui a été organisé de façon extraordinaire a sur les recommandations de cette commission, blanchi le ministre de l’Urbanisme, François Noudégbèssi qui auparavant avait été débarqué du gouvernement pour des mesures d’enquête. C’est la réelle substance de ce rapport qui a pourtant laissé l’opinion publique sur sa faim. Une analyse minutieuse de la présente situation inspire une réflexion mais avant un constat. Le constat est au goût de l’amer parce que la mise sur pieds de cette commission dite neutre ; laquelle neutralité n’a malheureusement pas comblé les attentes de la population qui est toujours dans l’expectative d’un phénomène nouveau dans ce dossier.
Juge et partie
Cette commission, à l’image des deux autres auparavant installées par le patron du Changement est restée collée aux conclusions des précédentes. L’ex ministre des Finances, Soulé Mana Lawani est resté dans son rôle de coupable tandis que celui de l’Urbanisme, François Noudégbèssi précédemment mis aux arrêts pour utiliser le jargon militaire est comme lavé à l’eau des saints par une commission dont la sainteté est à prouver.
Alors que des fonctionnaires d’Etat sont cités et des punitions envisagées, s’en est fini apparemment de ce lourd dossier de la Cen-sad où des milliards ont été cités. Beaucoup de milliards emportés par des mains vicieuses et pernicieuses ; une, deux, trois commissions pour aboutir à des résultats comme taillés sur mesure.
Le pire qu’on craignait est là. « Quelle a été l’influence de l’inspecteur Alidou Koussé au sein de cette commission dépendante et non neutre » ?
La question peut ne pas sembler opportune mais elle est néanmoins pertinente et ne pas la reconnaître serait faire preuve d’une certaine myopie intellectuelle. Mais puisqu’on y est, dans la commission dite « neutre » au sein de laquelle siégeait l’inspecteur, ce dernier a-t-il encore auditionné des cadres ? Seuls les membres de cette commission peuvent nous le dire.
Dans tous les cas, l’intrusion d’Alidou Koussé au sein de cette commission ne répond en rien à une logique rationnelle. Sans forcer les normes, on pourrait dire que cette intrusion est faite à dessein. On ne peut être à la fois juge et partie.
Comme les autres cadres de sa structure, l’inspecteur d’Etat devrait être laissé de côté afin de permettre à la fameuse commission de pouvoir avancer sur le terrain. A l’audition du compte rendu du conseil des ministres lu par le ministre Joseph Ahanhanzo Glélé, de la Réforme administrative, la démarche tracée et suivie par cette commission est pratiquement la même tracée et suivie par la commission mère dirigée par Alidou Koussé. Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets nous a-t-on enseignés.
De toutes les façons, l’opinion publique veut savoir quel a été l’apport de l’inspecteur Alidou Koussé ? Le gouvernement a semblé dire que le volet administratif de ce dossier est fermé et s’ouvre peut être l’ère juridique ; on ne peut pas être convaincu de cela car, les braises de ce dossier ne se sont pas encore éteints. Que se passera-t-il dans les prochains jours ? Bien malin qui le dira.
