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A quatre mois de la fin de son mandat : Yayi veut léguer des éléphants blancs aux Béninois
La fin du mandat du président Boni Yayi, c’est pour quelques mois et déjà le constat est édifiant avec de nombreux chantiers inachevés ou abandonnés dans le pays. Une situation très critique qui traduit l’état de la mal gouvernance au Bénin.
Lorsque certains responsables de partis politiques et certains citoyens le disaient, on les prenait pour des oiseaux de mauvais augure et même des apatrides. Mais à quelques mois de la fin du mandat du président Boni Yayi, la vérité a fini par triompher et le constat est amer. De nombreux chantiers lancés ici et là par le gouvernement sont la plupart inachevés tandis que d’autres dont le financement quoique bouclé n’ont pas encore commencé. La preuve, descendu ces derniers jours dans les villes d’Abomey, de Toviklin et de Porto-Novo, le président Boni Yayi n’en croyait pas à ses yeux puisqu’il a constaté que contrairement aux informations qui lui sont parvenues par ses collaborateurs, ministres, conseillers et chargés de mission, la réalité est tout autre sur le terrain. Le patron de l’agence chargée de réhabiliter et de moderniser la ville d’Abomey a, il faut le rappeler, essayé de trouver des raisons et autres alibis pour calmer la colère du chef de l’Etat, visiblement dépassé et indigné par ce qu’il a vu par les éléphants blancs.
A Porto-Novo, les chantiers du cinquantenaire de l’indépendance du Bénin, battent déjà le record de non finition. Par contre à Cotonou, les travaux du fameux échangeur de Godomey lancé à grand renfort médiatique piétinent. Sur le terrain, le constat depuis quelques semaines est qu’un air d’abandon y règne. Autrefois intenses, les travaux tournent au ralenti. Pis, la pagaille au niveau de la construction de l’hôpital de Parakou où il a fallu que l’ambassadeur de la Chine près le Bénin tape dans la fourmilière pour qu’on fasse diligence pour doter le joyau du courant électrique. Partout où le président Boni Yayi est passé, il a constaté que la plupart des voies, des rues, des écoles, des centres de santé et des bâtiments n’étaient pas achevés alors que ce sont des dizaines de millions de francs Cfa du contribuable qui y ont été injectés. Mais à y voir de près, la responsabilité des entreprises à qui ont été confiées ces chantiers est largement engagée. Ayant obtenu des contrats ou marchés gré à gré, la politique politicienne aidant celles-ci, ont fini par travailler avec laxisme, médiocrité et laissez-aller.
Encadré : Silence bizarre de Karim da Silva et consorts…
Les chantiers inachevés à Porto-Novo, certes n’émeuvent plus les populations de la capitale du Bénin. Car ceux-ci ont très tôt compris que le régime du Changement est vraiment ventilateur comme l’a dit Me Adrien Houngbédji et les siens et que ce qu’il promet, n’est jamais réalisé. Mais dans cette tristesse et colère des Porto-noviens, les uns et les autres ne comprennent pas le silence de certains sages et notables de la ville comme qui passent le plus clair de leur temps à défendre le système en place même dans ses mauvais choix. Supporters du chef de l’Etat et du pouvoir du Changement, on s’étonne de leur immobilisme. Et puis comme le disent certains, peut-être, ils ont compris eux-aussi que le bout du tunnel n’est loin.
