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    Lettre ouverte aux leaders du G 4 (Suite et fin )

    guyardo
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    Lettre ouverte aux leaders du G 4 (Suite et fin ) Empty Lettre ouverte aux leaders du G 4 (Suite et fin )

    Message par guyardo Jeu 9 Juil 2009 - 14:33

    Une parenthèse me tient à cœur, cependant. Lorsque parle de l’instauration d’un dialogue entre leaders du G4, ceux qui me reviennent à l’esprit sont, fondamentalement, tous ceux du regroupement qui ont été candidats en 2006. Je vois déjà des gens conjecturer sur les grands exercices d’équilibrisme qui ont permis de ménager les susceptibilités jusqu’ici à propos des patriarches qui n’auraient pas encore dit leurs derniers mots : Nicéphore Soglo, Séfou Fagbohoun ou Rosine Soglo. Une logique implacable scientifique nous met tous d’accord qu’il s’agit d’un G4, c’est-à-dire un groupe composé de 4 entités. Nicéphore et Rosine Soglo ont déjà réglé la question de leur succession à l’issue du congrès extraordinaire de la Rb à Ouidah en septembre 2005 (si mes souvenirs sont bons) Léhady y a été investi comme le candidat du parti pour la présidentielle de l’année qui suit en 2006. Je ne crois pas que l’ancien couple présidentiel est enclin à changer de vision à chaque événement électoral. La remarque vaut pour Fagbohoun qui a cautionné le choix de Idji Kolawolé afin de représenter le Madep à cette même élection de 2006. Mon objectif n’est pas de vous faire des propositions ou de me laisser aller au jeu de mes illustres aînés analystes, mais ma proximité avec les gens de ma génération qui façonnent l’essentiel de l’opinion voire de l’électorat m’incite à vous livrer les idées qui se partagent aujourd’hui le plus sur le terrain en ce moment où tous les regards sont tournés vers vous. Mais avant, une clarification des concepts me paraît assez utile à l’évolution des lignes qui s’observent sans que personne n’ose franchir le premier pas. Tout en se remémorant que les motivations à l’origine de la décision de se mettre ensemble en mars 2008 valent encore plus aujourd’hui. Malheur au premier qui tentera de s’émanciper des autres.
    Ma conception du leadership au G4 constitue, selon moi, une des clés du retour à une discipline adéquate au sein du groupe. Et là c’est pour embrayer en même temps sur les yo-yo enregistrés à l’Assemblée nationale. Les élus RB détiennent la palme de ces inconstances à répétition sans que personne n’en sache les limites éventuelles. Les prises de positions d’un Epiphane Quenum, d’un Yacoubou Malehossou ou d’une Justine Chodaton n’inspirent plus tellement confiance à leurs autres partenaires. Néanmoins, il serait réducteur de s’en arrêter aux jeux des parlementaires RB qui mettent véritablement en mal l’entité G4 elle-même. De la même manière qu’il faut faire une halte sérieuse sur la présence de deux responsables du Madep et non des moindres dans le gouvernement Yayi. Lorsqu’on dit deux responsables, il s’agit du Secrétaire général et d’un député du parti. Le Prd non plus n’a pas été épargné par les soubresauts avec le départ à la mouvance Fcbe d’un de ses apparentés, le député du PRS, Isidore Gnolonfon. Et plus grave l’épisode rocambolesque du faux départ de l’honorable Augustin Ahouanvoébla, qui plus est le président du groupe parlementaire Prd à l’Assemblée nationale. Des coupures de presse ont brièvement évoqué cette escapade de Ahouanvoébla qui aurait été en duo avec son collègue du Psd, Jean-Baptiste Edayé. L’établissement d’un conclave des leaders clairement définis à raison d’un représentant unique par parti politique en l’occurrence les candidats potentiels (une exception cependant pour Amoussou frappé par l’âge limite constitutionnel) peut être une première démarche vers le but recherché. A eux désormais la responsabilité d’établir le processus de désignation proprement dit et dans le cas échéant un chronogramme détaillé. Il ne s’agit pas pour vous les quatre leaders, de sortir un nom depuis un salon feutré au détour de moult combinatoires. Votre rôle se limite à donner les grandes lignes du cheminement à entreprendre en vue de parvenir à sortir ce fameux nom. Ce n’est que lorsque ce creuset aurait échoué que les facilitateurs autoproclamés auront droit de cité. Pas avant. A mon avis, ce qui les unit est si fort qu’il serait vraiment inimaginable que le groupe ne parvienne pas à s’entendre sur un minimum face au défi Yayi. Le projet de société du candidat unique

    Le projet de société ! Voilà un autre concept dont je n’ai pas trouvé trace à travers les analyses qu’il a été donné aux lecteurs béninois d’apprécier aussi bien sur le Net que dans les colonnes des journaux locaux. Le candidat unique ne porte pas seule la lourde responsabilité de légitimer le choix porté sur sa personne puisqu’il entraîne dans son sillage tous les autres leaders qui lui servent de caution. D’où la question de l’outil de vulgarisation de la marche unitaire vers 2011. Un collège des candidats à la dernière présidentielle me semble approprié face à la nécessité de l’édiction d’un projet de société à soumettre aux Béninois. Parce que l’actualité nous démontre chaque jour que le successeur de Yayi Boni ne fera pas qu’être chef de l’Etat. Son équipe et lui auront à faire face au défi du redressement économique, de l’assainissement des mœurs et des pratiques au sein d’une administration publique tournée vers le clientélisme et les faveurs, du règlement des conflits sociaux, de l’assistance à apporter aux couches les plus pauvres de la population, de l’établissement d’un climat propice pour les affaires, de la résorption du chômage. Il faut, au G4, faire la différence avec le camp présidentiel qui mise tout sur l’exacerbation des tensions locales basées sur l’ethnie. C’est à bout de tunnel que les Béninois aspirent après la trop longue décennie de nuit noire sous Kérékou et les égarements de l’ère Yayi Boni.

    A ne perdre de vue également qu’il ne suffit pas d’un gentlemen agreement entre leaders pour que tous les problèmes se solutionnent d’eux-mêmes. La Rb est une réalité qui n’est pas pareille à celle du Psd, du Madep ou du Prd. En 2011, les Béninois se choisiront un président de la République et se doteront presque concomitamment d’une nouvelle législature, la 6ème de l’ère du renouveau démocratique. Une alliance G4 suppose une liste unifiée aux législatives donc des arbitrages au niveau de certaines localités notamment à Cotonou où le Prd et la Rb nourrissent de légitimes prétentions électorales. Ce débat ne peut que déboucher sur l’avenir de tout le regroupement en considérant que ses motivations ne se limitent exclusivement à la candidature unique pour la présidentielle.
    En cela, chers leaders du G4, vous n’êtes pas libres de faire ce que vous voulez et quand vous le voulez. Le temps presse lorsqu’on procède à la revue de toutes les tâches qui vous attendent une fois que le canevas tracé en vue de la désignation du candidat unique aurait été achevé et à voir l’ampleur de la mission de mobilisation de l’heureux élu autour de sa personne. Le temps qu’il faut aux responsables des différents partis concernés à rallier les leurs à la cause commune tout en les convainquant du gain à tirer d’une mise en commun des forces. Chaque jour de perdu est un jour favorable à l’éclosion des inspirations partisanes jouant les uns contre les autres comme s’il s’agit d’une compétition de chiffonniers en désespoir de cause. Je ne veux pas croire que Séfou Fagbohoun, Adrien Houngbédji, Bruno Amoussou et Léhady Soglo ne sont pas capables de se frayer un destin commun sans se faire aider de chroniqueurs aux orientations qui ne servent pas souvent la cause de la majorité de leurs militants.

    Ce n’est que lorsque vous avez fait le tour et le pourtour de vos contradictions internes que le portillon peut s’ouvrir sur d’éventuels partenaires du G4. Pour ma part je n’en vois que deux voire un et demie. En effet, autant Force Clé qui ne dispose que de 4 députés à l’Assemblée nationale, deux à trois conseils municipaux sous contrôle se prévaut d’une cohésion avérée. Autant le G13 est à la recherche d’une identité unitaire capable de faire converger ses membres vers un même objectif. Nul doute que la capacité du G4 à se montrer uni et solidaire des décisions prises en commun est en mesure de fédérer une plus large partie des adversaires du régime Yayi. Epilogue

    Voilà, chers leaders du G4, ce que je me propose de vous exposer, taraudé que je suis par le foisonnement d’avis concurrents voire contradictoires dans les médias sur le sort de votre regroupement politique face aux défis qui vous attendent et attendent le Benin. Le 12 mars a été pour des milliers de Béninois la naissance d’un espoir nouveau vu les agressions répétées subies par les acquis de la Conférence Nationale des Forces Vives de février 1990. on avait compris que vous avez voulu à l’époque redonner un sens à l’action politique en structurant la revendication politique qui sort des balises inquiétantes des invectives gratuites, de l’activisme destructeur et des compromissions qui ont conduit le Bénin vers de nombreux déboires. Je crains ne pas vous satisfaire dans ce qui transparaît comme mon niveau de langue ou ma culture qu’il ne me vient pas à l’idée de hisser au même rang que les parcours respectifs des Amoussou-Yéyé, Ahoyo et autre Kaffo. Je m’autorise néanmoins à leur contester le privilège de parler et de décider en votre nom et surtout de tenter de vous diviser pour des raisons qu’eux seuls maîtrisent. Ma proposition tient finalement en un cri unique que je hurle à pleins poumons : prenez votre destin en main.
    Veuillez recevoir, monsieur les leaders du G4, mes sentiments les plus distingués.


    Fabrice Boco, Enseignant

      La date/heure actuelle est Sam 27 Avr 2024 - 1:04