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    Lettre ouverte aux Présidents de la Céna et de la Cour Constitutionnelle

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    Lettre ouverte aux Présidents de la Céna et de la Cour Constitutionnelle  Empty Lettre ouverte aux Présidents de la Céna et de la Cour Constitutionnelle

    Message par Admin Sam 19 Mar 2011 - 15:22


    Lettre ouverte aux Présidents de la Céna et de la Cour Constitutionnelle



    Au lendemain du premier tour de la présidentielle de mars 2011, certains agissements dressent le lit à la tension postélectorale. Certains personnages en effet, tiennent des langages qui ne sont pas de nature à épargner la Nation béninoise du chaos. Pour éviter cet état de choses, un concitoyen envoie une lettre ouverte aux présidents de a Céna et de la Cour constitutionnelle. Lire l’intégralité de cette correspondance.

    Messieurs les Présidents,

    L’élection présidentielle du 13 mars 2011 s’est déroulée dans le calme et la quiétude au Bénin à la satisfaction générale aussi bien de tous les acteurs politiques en confrontation que de tous les observateurs étrangers déployés dans le pays au cours des opérations. Ce résultat apparent auquel on est parvenu malgré quelques ratés dus aux disfonctionnements de la LEPI est la preuve du génie béninois qui sait toujours trouver en dernier ressort la solution adéquate à ses problèmes ou contradictions internes et à la maturité de ce peuple qui au-delà de tout finit par privilégier l’intérêt national au détriment de l’intérêt particulier.

    Faut-il le rappeler Messieurs les Présidents, ce résultat acceptable est également le fruit de vos différentes actions menées avec doigté à la tête de chacune de vos institutions en vue de la tenue à bonne date de cette élection des grands enjeux dans notre pays. Je n’en voudrais pour preuve que la mise en œuvre de la loi complétive de mars 2011 par la CENA autorisant la prise en compte des laissés en rade par la LEPI et la reconnaissance en constitutionnalité de l’affichage des PV de dépouillement sur les lieux de vote par la Cour Constitutionnelle déboutant ainsi un projet de loi initié par le gouvernement dans le but inavoué d’empêcher la transparence du scrutin à la base.

    Messieurs les Présidents, le processus électoral comprenant trois phases essentielles, nous ne venons que de gagner les deux premières manches à savoir, l’avant et pendant l’élection. La plus dure, la plus sensible reste la gestion des résultats issus des urnes. Et le traitement de cette phase n’incombe qu’à vous, Messieurs les Présidents.

    Messieurs les Présidents, votre responsabilité est lourdement engagée dans cette dernière phase du processus électoral. Naturellement nous ne doutons pas un seul instant de votre compétence et de l’esprit d’impartialité qui vous habitera tout au long de cette phase, toutes choses qui feront de l’élection de mars 2011 un succès sans tâche comme semble le certifier déjà le rapport des observateurs étrangers.

    Cependant, qu’il vous plaise, Excellences Messieurs les Présidents de la CENA et de la Cour Constitutionnelle d’attirer votre attention sur quelques indices postélectoraux qui nous font craindre une « deuxième COTE D’IVOIRE » en Afrique ; lesquels indices, s’ils ne sont pas bien gérés par vos institutions respectables risquent de plonger le Bénin dans le chao.

    Au nombre de ces indices, signes des mauvais augures au lendemain des élections, il faut noter :

    • Les déclarations des différents Etats-Majors des principaux candidats consistant soit en la préparation psychologique des populations pour une éventuelle victoire par KO dès le premier tour par le candidat de la mouvance présidentielle, soit par la riposte de l’opposition qui crie au tripatouillage, au vol de sa victoire, s’auto proclamant premier au premier tour.

    • Les actes visant à empêcher l’exercice du contrôle de la transparence de l’élection dans la suite des opérations en interdisant aux représentants des partis et aux différentes structures chargés du suivi d’avoir un regard sur ce qui se passe entre le bureau de vote et le siège de la CENA.

    • Entre ces deux camps s’interpose un troisième, les représentants de la Société Civile qui, flairant le danger qui naîtrait de la mauvaise gestion des résultats issus des urnes dont ils détiendraient les chiffres réels mettent constamment en garde les institutions ayant à charge de cette dernière phase du processus électoral.

    Excellences Messieurs les Présidents, convenez avec moi que vous êtes interpelés dans cette crise postélectorale. Tous les regards sont tournés vers vous à travers vos institutions respectives. Le peule se frotte déjà les mains pour avoir joué sa partition en dépit de toutes les difficultés et frustrations en allant voter massivement dans le calme et la sérénité. A vous, Excellences Messieurs les Présidents de jouer maintenant votre partition en toute transparence et en toute sincérité à commencer par le Président de la CENA car c’est d’abord de cette institution que dépendra la suite.

    En effet, pour que les résultats provisoires de la CENA ne soient pas objet de polémique ou de contestation, il faudrait Monsieur le Président que le citoyen d’un bureau de vote X soit convaincu que dans les compilations de tous les résultats à tous les niveaux il n’y ait pas falsification de son résultat en moins ou en plus. Et c’est justement là que situe le doute qui laisse cours à des supputations à voir l’acharnement avec lequel votre institution s’oppose aux différents paliers.

    Monsieur le Président de la CENA, à l’allure où vont les choses, le peuple n’aura-t-il pas raison de vous suspecter. Car, s’il n’y a rien à cacher pourquoi ne pas permettre aux représentants des candidats de suivre les camions chargés du transport des cantines du bureau des CED jusqu’au siège de la CENA ?

    Dans un pays qualifié de laboratoire de démocratie, à défaut d’avoir un système électoral performant pouvant permettre d’avoir directement les résultats à la fin des élections comme les pays développés, le moins que puisse faire l’institution chargée d’organiser les élections est de garantir la transparence totale à toutes les étapes du processus. C’est à vous, Monsieur le Président de la CENA qu’il revient de faciliter la tâche au Président de la Cour Constitutionnelle, dernier recours.

    Et comme nous le disons plus haut, nous avons la certitude que les sept sages de la Cour Constitutionnelle, faisant preuves de la clairvoyance et de la hauteur d’esprit qui les ont toujours caractérisées sauront mesurer la portée de l’enjeu pour dire le droit et rien que le droit quelles que soient les pressions en proclamant par leur Président un résultat fiable, expression de celui exprimé par le peuple béninois le 13 mars 2011. Excellences Messieurs les Présidents, tout en vous rappelant que le peuple béninois n’a pas besoin d’une « deuxième COTE D’IVOIRE », je vous sais gré de l’attention que vous accorderez aux inquiétudes d’un citoyen épris de liberté et de paix que je suis.

    Sè, le 17 mars 2011

    Pierre-Claver HOUNKPE.




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