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    Lettre ouverte de Célestine Zanou à la classe politique au peuple béninois

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    Message par Admin Jeu 14 Oct 2010 - 10:11



    Lettre ouverte de Célestine Zanou à la classe politique au peuple béninois



    Lettre ouverte de Célestine Zanou à la classe politique au peuple béninois Zanou


    Béninoises, Béninois, Mes Chers Compatriotes,

    C’est pour moi un devoir de mémoire et surtout de responsabilité historique de m’adresser à vous, afin de vous rappeler l’essentiel autour duquel notre cher pays le Bénin doit se concentrer en cette période pré- électorale où la tension sociale est quasi invivable, perceptible par tous et préoccupante pour tous….

    Qu’il vous souvienne, mes chers compatriotes, que le succès de la Conférence Nationale est dû à l’observation stricte des vertus de Tolérance, d’Amour, d’Humilité, de respect et de Fraternité. Cette démarche exceptionnelle, empreinte de sagesse, a été saluée par la Communauté internationale et a valu au Bénin la paix dont il jouit aujourd’hui. Nous avions réussi à vaincre la dictature sans les armes, et le Monde entier en a été impressionné, ce qui continue de nous valoir au niveau planétaire, admiration et considération. Tout ceci n’a été possible qu’avec le rôle inestimable joué par un prélat, Feu Monseigneur Isidore de SOUZA, pierre angulaire de la Conférence Nationale, appuyé de l’humilité d’un homme, le Général Mathieu KEREKOU. Ainsi donc, de façon alternative depuis 1990, plusieurs régimes se sont succédé, chacun avec ses qualités et ses défauts mais toujours respectueux de l’esprit et de la lettre de notre Conférence Nationale et le Peuple est toujours resté grand maître du jeu démocratique, parce que souverain. C’est le lieu de remercier et de rendre hommage à tous les acteurs des régimes passés, toute tendance confondue, qui ont su transmettre le pouvoir, parfois dans la douleur, mais dans l’honneur et dans le respect de la volonté du Peuple. Je voudrais citer le Général Mathieu KEREKOU, le Président Nicéphore Dieudonné SOGLO, encore le Général Mathieu KEREKOU. Les deux hommes ont veillé au respect scrupuleux du testament de 1990 et nous leur en sommes reconnaissants. La paix et la stabilité étaient à ce prix.

    Béninoises, Béninois, Mes Chers Compatriotes,

    En m’adressant donc à vous en ces moments-ci, j’ai comme intime pressentiment que la Paix chèrement acquise par tout le Peuple Béninois est fortement menacée et est mise à rude épreuve, une EPREUVE des temps qui dure, perdure et inquiète….

    En effet,. il n’est un secret pour personne que des actes, comportements et propos de la classe politique en général et des dirigeants actuels en particulier, ne sont pas de nature à préserver cette paix sociale chèrement acquise. On ne finirait pas de donner de tristes exemples qui ne font que ternir l’image de notre démocratie, et avilir la nature humaine de plus en plus instrumentalisée à travers ses jeunes ses femmes et certaines catégories socioprofessionnelles. C’est justement à ce niveau que se trouvent le piège et le danger !!! Je peux citer pêle mêle, et de façon progressive la trop forte propagande pour le culte de la personnalité, les marches payantes systématiques et généralisées de soutien au Gouvernement en longueur de journée, la désinformation, la non exécution des décisions de justice, la lutte à double vitesse contre la corruption, les arrestations arbitraires de citoyens, l’intimidation de l’exécutif, l’immixtion cavalière du Gouvernement dans les affaires à caractère privée et associative, les engagements non tenus, les interminables tiraillements avec les syndicats des divers ordres professionnels et des étudiants et le mépris outrageant de leurs prérogatives, la cacophonie, la précipitation, et l’improvisation qui caractérisent les décisions du Gouvernement. Je ne peux non plus passer sous silence la cherté de la vie, l’amenuisement drastique du panier de la ménagère, les factures mensuelles exorbitantes d’eau et d’électricité. A tout cela s’ajoutent aujourd’hui l’abandon du peuple aux mains d’escrocs de tout acabit corroboré par la disparition d’homme gérée avec légèreté et amateurisme. Et en face, oui en face un raidissement de position, compréhensible à maints égards mais pas annonciateur de paix. C’est le moment de nous souvenir de cette célèbre phrase de Mgr de SOUZA « Qu’à DIEU ne plaise qu’aucun bain de sang ne nous éclabousse dans notre pays et ne nous emporte dans ses flots » C’est pour prévenir et tirer sur la sonnette d’alarme, que je voudrais inviter à la fois notre vaillant peuple et ses dirigeants à la retenue, l’humilité, la sagesse et à la culture intensive de la paix. LA PAIX EST UN COMPORTEMENT ET LA CULTURE DE LA CONCORDE RESTE AVANT TOUT L’ŒUVRE DES DIRIGEANTS. Notre pays a besoin de tous ses fils et toutes ses filles pour son édification, et nul ne sera de trop dans cette tâche difficile, mais passionnante. L’exclusion, le mépris et l’orgueil ont toujours conduit aux excès, aux abus, et donc forcément à la violence. Il nous faudra faire résolument le choix de toujours dépasser les clivages pour construire ensemble. Chacun sait le prix fort qu’il a payé pour l’enracinement de la démocratie et la paix sociale au Bénin. Ne jouons donc pas à saboter ces acquis précieux qui n’ont pas de prix. Il y va de l’intérêt de tous. En tout état de cause, le Peuple béninois et la Communauté Internationale suivent avec grand intérêt le déroulement de l’actualité politique, et le moment venu les responsabilités seront situées. Jamais je ne serai auteur ou complice des actes et comportements pouvant mettre mon pays en danger. Jamais non plus, je ne m’associerai à aucune opération de déstabilisation de mon pays, parce que nous en connaissons tous les conséquences et aussi parce que nous ne voulons plus retourner en arrière dans un passé de triste mémoire révolu. C’est pourquoi, je ne permettrai non plus à personne quelle qu’elle soit, de mettre le Bénin en péril. Aussi, voudrais-je alerter mes compatriotes sur le rôle qui est celui de chacun, chaque fois que la paix sociale se trouverait menacée. Nous sommes tous, les gardiens du temple et nous le resterons, travailleurs de toute catégorie, société civile et classe politique. Nous ne devons jamais aimer un bord politique plus que notre propre pays. Il est le mien, le nôtre, le vôtre et est à nous tous. A mes pairs de la classe politique, je nous invite à la vigilance, à la prudence, à la modération et à l’union franche, sincère et durable. J’invite le Gouvernement, en premier son Chef à faire preuve d’ouverture et d’abnégation, mais aussi et surtout à faire montre d’humilité, d’humanisme, de qualités de leadership en vue de l’apaisement total de la tension sociale actuelle. Je l’y invite fortement et sérieusement, car le prix à payer est souvent hors de portée.

    Enfin, je voudrais proposer, une fois encore et à mon habitude que :
    1. Avant les prochaines élections qu’un code de bonne conduite opposable à tout leader politique soit élaboré sous l’égide d’une institution de haute qualité morale, une sorte de critères de discernement pour les électeurs.

    2. Juste après les prochaines élections, la classe politique, la société civile, les différents syndicats, les institutions de la République et le Gouvernement se retrouvent autour d’une table de dialogue pour discuter et fumer le calumet de la paix, condition sine qua none pour construire un Bénin prospère et debout.

    Vive le Bénin démocratique, Je vous remercie.



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