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    Discours du 1er août : Un texte mal inspiré

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     Discours du 1er août : Un texte mal inspiré Empty Discours du 1er août : Un texte mal inspiré

    Message par Admin Ven 2 Aoû 2013 - 12:24

    Discours du 1er août : Un texte mal inspiré



    Le Chef de l’Etat Yayi Boni a fait à l’occasion de la célébration du 53ème anniversaire de l’accession du Bénin à l’indépendance, son traditionnel discours à la nation. Dans l’ensemble, on note une compilation de réchauffé, du déjà dit sans grande conviction et foi pour les prochaines années. Depuis le discours d’investiture de 2011, les textes à quelques différence près sont les mêmes, ce qui démontre à raison qu’on n’a pas bougé outre mesure et que le Chef ne sait plus par où prendre.

    Les défis sont les mêmes au point où on se pose la question de savoir à quand le gouvernement Yayi va enfin les relever. Chaque année, le Chef semble dire à ses enfants ‘’attendez, demain nous mangerons’’. Cette forme de discours, s’il n’est pas une fuite de responsabilité n’en est pas bien loin. A faire l’exercice tout simple de comparer le discours d’investiture de 2011, les discours du 1er août de 2012 et de 2013, on fait la remarque tout aussi surprenante que sur plusieurs plans, les mêmes mots reviennent. Depuis 2011, le Chef de l’Etat continue toujours de constater que les principes de bonne gouvernance ne sont pas respectés au Bénin. En 2011, le Chef de l’Etat a déclaré « Le quinquennat sera consacré au renforcement des actions d’assainissement et l’amélioration des finances publiques. Le Gouvernement doit en outre consolider et renforcer la primauté du droit, accompagner plus efficacement l’action de la société civile et imprimer à l’Administration publique une forte dimension éthique et apolitique pour en faire un vecteur de développement ». En 2012, il a déclaré « Chez nous, la crise économique internationale a été exacerbée par des comportements non vertueux et de mal gouvernance des uns et des autres où qu’ils se trouvent. Dans un contexte de crise, la solution réside dans la meilleure gouvernance et dans les comportements vertueux auxquels s’ajoutent les réformes structurelles et institutionnelles indispensables pour s’adapter aux nouvelles exigences ». Cette année dans son discours, Yayi Boni fait le même constat. Il a déclaré : « Il s’agit d’inverser la tendance à la pérennisation de notre système de gouvernance qui, loin de promouvoir un développement intégral et inclusif, conduit au contraire à l’accroissement de la pauvreté. Un fléau parmi tant d’autres qui entrave notre marche vers le progrès et le bien être de notre Peuple réside fondamentalement dans la mauvaise gouvernance des affaires publiques comme privées de notre cité commune. Mes chers Compatriotes, Je le jure, mon gouvernement s’engage fermement avec vous à promouvoir la bonne gouvernance sous toutes ses formes. Ensemble, nous nous emploierons à mener une lutte implacable contre la corruption et relever le défi de la transparence, le défi de l’obligation de résultats, le défi de la reddition des comptes et le défi de la lutte contre l’impunité ». Après 7 ans de gestion, Yayi Boni, continue toujours de jurer de lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance. A cette allure, il risque de faire le même constat au soir de son mandat. Il me semble qu’il faut désormais arrêter d’apporter du crédit à des discours du genre. Il s’agit juste d’anciens textes qu’une portion de Béninois actualisent et remettent au Chef pour qu’il distraie le peuple à chaque occasion. C’est un aveu d’impuissance patent qui résume tout.

    Pas d’acquis, pas de promesse

    Par précaution, le Chef n’a pas osé parler dans son discours, des acquis. Il ne pourra pas le faire puisqu’il risque d’être en porte à faux avec les grandes ambitions affichées en 2012. Il y a un an, le président de la République a promis accélérer les réformes sur tous les plans, pour une croissance soutenue. Par rapport au Programme de vérification des importations, Pvi, il a affirmé dans son discours en 2012, ceci : ‘’ Les réformes touchent notamment le secteur portuaire avec le Programme de Vérification des Importations de Nouvelle Génération que nous devons mener avec réalisme et intelligence, pour permettre au port de Cotonou, véritable poumon de notre économie, de retrouver sa compétitivité et à l’Etat d’améliorer ses recettes fiscales tout en sauvegardant le pouvoir d’achat des populations.. ». Depuis 2012, le gouvernement a tué le Pvi. Sur le plan de la réforme dans le secteur du coton, Yayi Boni, dans son discours de 2012 a affirmé « Pour ce qui est de la filière Coton, j’espère avec mon gouvernement parvenir au succès escompté par notre peuple et en tirer toutes les conséquences en vue de réorganiser cette filière qui participe d’environ 13 % à la formation du Produit Intérieur Brut. Il est envisagé un partenariat centré sur le zonage pour donner à notre pays les chances de tirer profit d’un marché concurrentiel. », a-t-il fait savoir. Le Coton béninois est-il compétitif ? A qui veut de répondre. Au plan agricole, Yayi Boni a déclaré : ‘’ A cet effet, les six usines de transformation de produits agricoles à savoir les agrumes, les mangues, les anacardes et les tomates seront bientôt fonctionnelles dès l’installation imminente des équipements. Elles viendront renforcer les rizeries de Malanville et de Glazoué. Cette chaine d’usines de transformation pourra ainsi offrir, comme vous pouvez l’imaginer, de nombreux emplois à nos jeunes et aux femmes. Mon Gouvernement poursuivra la mise en œuvre de son programme de professionnalisation des acteurs du secteur agricole dans le cadre de l’extension progressive des centres de type Songhai dans nos départements », et la liste des promesses non réalisées s’allonge. On réalise donc à raison pourquoi le Chef n’a pas parlé d’acquis parce qu’il n’en a pas au regard de ce qu’il a lui-même annoncé en 2012. On comprend donc à raison pourquoi il n’annonce plus d’autres promesses cette fois-ci parce qu’il semble se rendre compte heureusement qu’il fatigue avec ses promesses jamais tenues. Le Chef a préféré rester vague et superficiel. La démarche même si elle est sage ne fait que confirmer une démission en bloc.

    Le secteur privé toujours dans l’expectative

    Dans son discours de 2012, le Chef de l’Etat a affirmé son ambition de donner vie au partenariat secteur public-privé. « Il nous faut bien évidement assainir l’environnement des affaires en vue de créer un climat propice au développement du secteur privé, à la promotion du partenariat public, secteur privé. ». Cet engagement qui s’est émoussé avec le temps a curieusement disparu du discours de cette année. Les opérateurs économiques, désillusionnés au lendemain de la table rond sur le dialogue secteur public, secteur privé l’attendaient pour qu’il dise quand même quelque chose. Mais silence radio. Le Chef a habilement évité le sujet. La balle est dans son camp et il en a conscience. Il préfère se taire parce qu’il n’y a plus rien de vraiment consistant à proposer aux opérateurs économiques. Le Président du patronat, Sébastien Ajavon est monté au créneau récemment pour condamner l’inaction du gouvernement, mais il n’a pas eu d’interlocuteur. Pendant ce temps, la morosité s’accentue, l’acharnement fiscal est palpable, les réformes piétinent. Ayant découvert la farce, les acteurs du privé grincent des dents contre le Chef. La tension sociale est perceptible, les frustrations s’accentuent. La suite est à craindre. Vivement que Yayi prenne enfin la mesure de la situation.

    Source: LM

      La date/heure actuelle est Sam 27 Avr 2024 - 23:40