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    Boni YAYI, veux-tu être chassé du pouvoir comme Ben Ali ou Morsi …?

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    Boni YAYI, veux-tu être chassé du pouvoir comme Ben Ali ou Morsi …? Empty Boni YAYI, veux-tu être chassé du pouvoir comme Ben Ali ou Morsi …?

    Message par Admin Mar 9 Juil 2013 - 8:10

    Boni YAYI, veux-tu être chassé du pouvoir comme Ben Ali ou Morsi …?


    Boni YAYI, veux-tu être chassé du pouvoir comme Ben Ali ou Morsi …? Sulpicegood

    Le pays en refondation est à l’heure de la propagande pour la révision de la Constitution. Dans le décor empoisonné, grouille la foule recrutée par le roi dont l’existence est suspendue à l’avenir de la révision. Et la campagne pour la modification de la loi fondamentale livre au quotidien ses stupidités développées sur les engrais du culte de la personnalité malgré les évidences. Le village planétaire est en effet envahi par les échos des évènements à la Place Tahir où l’Egypte a décidé de semer une nouvelle révolution. Yayi et ses supporters sont, je l’espère, au courant du sort de Morsi. La refondation proclamée ne dispense pas du devoir d’une bonne lecture de l’Histoire qui s’écrit au pays des Pharaons.

    Le roi a le privilège de choisir son destin. Trois portes de sortie s’ouvrent au héros du K.O à polémique. La première, celle recommandée, est l’alternance démocratique assurée par un mode unique : l’élection. Boni Yayi succéda à Matthieu Kérékou en validant ce précieux sésame. Le maintien sur le trône s’est opéré par un K.O officiellement autorisé dans les urnes. Jusqu’ici, le roi peut se targuer de tenir la clé de la bonne porte. Evidemment, il a encore la latitude de sortir par cette issue glorieuse comme le furent ses prédécesseurs Kérékou et Soglo. Il lui suffit en 2016 de quitter, sans résistance, les affaires après ses deux mandats tumultueux et donc ses dix longues années à la présidence de la République. Le tohu-bohu autour de la révision et les enjambées de partisans forcenés semblent éloigner sa Majesté de cette heureuse porte.

    Il reste deux autres portes de sortie, non souhaitées, mais grandement ouvertes au souverain de la refondation à qui le cercle évangélique assigne aveuglément et abusivement la mission divine de sauver le Bénin. Le dogmatisme aberrant a fait du roi l’incarnation de la volonté céleste. Et il peut choisir la porte du tunisien Ben Ali et se faire chasser du pouvoir par une insurrection. J’imagine pour lui le châtiment du peuple. La punition subie démentira le K.O pioché des chimères. Yayi sortira-t-il par l’humiliante porte de la révolution ? Réélu par K.O et chassé par la révolution. C’est au roi de signer ou de rejeter ce paradoxe.

    Enfin le chef autoproclamé de la pseudo-refondation peut choisir de descendre aux enfers par la porte non moins douloureuse d’un vrai coup d’Etat et non cette affabulation d’une tentative de putsch menée par deux super hommes. Inspiré alors par Morsi, le roi prendrait, pour sa chute, l’ignoble porte du coup d’Etat accompagnant une révolution. « Que Dieu nous préserve de ce qui va arriver » dit le proverbe arabe. Oublions vite cette plausible hypothèse et espérons meilleure inspiration pour notre roi.

    Et donc quel épilogue pour l’ennuyeux feuilleton de la refondation et ses acteurs révisionnistes ? Et surtout quel destin pour le roi ? 2016 chargé d’inconnues arrive à pas de géant. La rue sollicitée par la famille cauri entonne l’hymne de la révision et joue la symphonie de Napoléon. La foule manipulée sous la doctrine abêtissante du pouvoir cauri s’enfonce dans ses rêvasseries et dégage une négativité record. Le système façonne ses hypocrisies et fabrique ses nouveaux repères destinés à garantir le pouvoir à vie pour le Chef cauri basculé dans le virage de la forclusion.

    La Constitution a elle-même défini le destin du Président de la République. Pas de Ben Ali ni de Moubarak, ni même de Kadhafi…La démocratie a limité le mandat du chef de l’Etat et tracé des frontières à ses actions. Si le roi a déjà gaspillé ses chances de devenir Mandela en arrachant dans la confusion un second mandat, il peut toujours s’offrir un rattrapage moral. La vertu, il faut y croire encore, pourrait le pousser à tourner dos à Mugabé et à suivre des modèles comme Mbéki et surtout Lula. Sur le chemin du roi révisionniste se bousculent des contre-modèles de fous du pouvoir. On sent à chaud le fantôme de Ceausescu avec le souvenir brûlant du drame de Timisoara, conséquence de l’instinct dévastateur du tyran.

    Maintenant que 2016 arrive au galop et que la fin du mandat est imminente, l’angoisse du leader cauri devient le lubrifiant de la révision de la Constitution. Heureusement, nous ne sommes plus dans le cours irrémissible des choses. Le roi doit quitter le trône dans moins de trois ans. La nation jalouse de sa liberté brisera toute résistance à la Marina. Le 06 Avril de l’année fatidique, on récompensera la probable sagesse du roi par la couronne de lauriers et on lui indiquera la porte du bonheur. A moins qu’il choisisse délibérément avant l’échéance d’être Morsi ou à la fin d’être Ben Ali ou Moubarak… A chacun de ses contre-modèles, correspond une porte de sortie infamante.


    Sulpice Oscar Gbaguidi

      La date/heure actuelle est Ven 17 Mai 2024 - 11:04