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    Message par Admin Mer 19 Aoû 2009 - 15:10

    Le dossier Cen-Sad qui est même l’incarnation de la corruption fait l’actualité. Quelles analyses en faites-vous ?

    Le dossier se trouve désormais aux mains de la justice. Nous espérons que la justice dira le droit et rien que le droit. Nous sommes dans le cadre de la séparation des pouvoirs. Lorsqu’un dossier se trouve dans les mains de la justice, vous ne devriez plus en parler. Mais le rapport de la commission Pognon n’emporte pas ma conviction surtout quand on dit qu’il y a des fautes mineures. Il n’appartient pas à une commission administrative d’apprécier une faute. Je suis désolée. Que la faute soit grave ou mineure, c’est au tribunal de l’apprécier.


    Donc, la commission est allée au-delà de ses prérogatives ?

    Je pense que la commission est allée au-delà de ses prérogatives en qualifiant la faute. Je voudrais que le droit soit vraiment dit, parce quand on lit entre les lignes, il y a beaucoup de choses que l’on voit.
    C’est vrai que l’on note une volonté du chef de l’Etat de lutter contre la corruption, parce que la population est en train de se soulever.
    Mais avons-nous la possibilité de réprimer ceux qui ont empoché les deux milliards de nos francs de surfacturation.

    Je ne pense pas qu’il y ait une loi au Bénin, à mon avis, qui puisse réprimer la surfacturation à moins qu’on apporte la preuve contraire. Comment peut-on qualifier cette faute ? Est-ce un détournement ou bien un vol ?

    Vous savez pour qualifier une faute, il faut un certain nombre d’éléments. Lorsque le juge ne voit pas tous ces éléments, il ne peut pas qualifier la faute.

    Nous disposons d’un instrument juridique pour lutter contre toutes les formes de corruption.

    La loi anti-corruption est un projet qui a 77 articles. C’est né de la volonté de tous les pays du monde et surtout ceux du Sud de lutter contre ce fléau. Il y avait plus de mille participants pour mettre en place cet instrument international et global de lutte contre la corruption. Ce projet anti corruption comprend la prévention, la répression, la restitution des avoirs, des échanges, la coopération internationale. La prévention est extrêmement importante. C’est un instrument parfait. Je ne vois pas pourquoi nous n’allons pas lutter pour que ce projet de loi soit adopté.


    Le plus souvent lorsqu’on dit qu’un dossier est devant la justice, c’est une manière de la noyer. Qu’allez-vous faire pour que le dossier Cen-Sad ne connaisse pas le même sort que les autres ?


    Il y a la séparation des pouvoirs. La justice fera son travail si l’on lui laisse la main.

    La situation se complique en Afrique. C’est l’heure des illusions démocratiques. Il n’y a plus de démocratie. A un moment donné, nous avons décrié le système paternaliste qui avait jadis pour nom le monopartisme.

    Malheureusement, nous vivons aujourd’hui une démocratie camouflée où nos dirigeants font tout pour contourner les lois et textes de la République. C’est plutôt la « démocrature » et non la démocratie. C’est dommage pour l’Afrique.. L’Afrique court après une démocratie qu’elle n’arrive pas à maîtriser, une gouvernance qu’elle n’arrive pas à saisir parce qu’elle ne tient pas compte de ses réalités, de ses traditions, de ses ethnies. Les africains doivent être plus responsables..

    Vous êtes aussi femme politique membre d’un parti politique. L’Unpd, est-elle de la mouvance ou de l’opposition ?


    Les gens font trop de critiques. Il va falloir réfléchir et aller au-delà des critiques légères. L’Undp est sereine et s’est toujours déclarée de l’Union pour la majorité présidentielle et plurielle. Mais, cela ne veut pas dire que nous donnons carte blanche à qui que ce soit pour être élu en 2011. Nous disons que nous sommes de la majorité présidentielle plurielle qui est un cadre de réflexions. Nous n’allons pas assumer les dossiers de détournements et autres. D’ailleurs L’Undp ne se prononce qu’à travers une convention pour décider du choix de son candidat. C’est à travers une convention que les militants se sont réunis pour désigner le candidat Boni Yayi pour les élections de 2006. Un député, ni un militant du Parti ne peut pas se lever pour dire que tel candidat est celui choisi par le Parti.

    Pour le moment nous écoutons et nous jouons le rôle d’avant-gardiste.

    Le leader charismatique de l’Undp le Président Emile Derlin Zinsou a été au pouvoir et il sait que l’exercice d’un pouvoir n’est pas facile.
    Nous demandons que le peuple nous fasse confiance. Nous n’allons pas le trahir L’Undp ne trichera jamais avec sa conscience. Elle se trouvera dans le camp gagnant. A l’heure où nous parlons, les grands regroupements pour les prochaines échéances n’ont pas fini de se faire et de se défaire. Alors du calme.

    Quel message, avez-vous à lancer aux Béninois ?

    Mon dernier mot est d’appeler nos gouvernants à beaucoup plus de sagesse. Le président Boni Yayi a encore devant lui 18 mois.
    En mois 18 mois, tout est encore possible.

    Nous lui demandons de procéder à un réel changement en essayant de rétablir cette confiance que le peuple a placé en lui le 06 avril 2006. Car le peuple doute de ses capacités de vouloir réellement changer les choses. Il y a souvent un écart entre l’humilité qu’on observe en lui et les actes qu’il pose. Nous ne pouvons parler d’une prospérité partagée sans parler du progrès économique. Et cela suppose que nous avons une République réelle dans laquelle les nominations se font sur la base des compétences, de l’intégrité, de l’honnêteté et non sur la base des amitiés et connivences, une République où tous les pouvoirs ne sont pas concentrés entre les mains d’une personne.

    Nous lui souhaitons de pouvoir négocier pour récupérer les 75% qui lui ont fait confiance. Nous lui souhaitons beaucoup de chances. Que le Seigneur Dieu tout-puissant, l’éclaire et bénisse la nation béninoise.

      La date/heure actuelle est Sam 27 Avr 2024 - 21:43