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    Tandja met les démocraties ouest africaines francophones en péril

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    Tandja met  les démocraties ouest africaines francophones en péril Empty Tandja met les démocraties ouest africaines francophones en péril

    Message par Admin Jeu 6 Aoû 2009 - 9:29

    Tandja met  les démocraties ouest africaines francophones en péril Arton17113-414ec



    Après presque deux décennies de balbutiement, on s’achemine inexorablement vers la fin du processus démocratique dans les Etats francophones d’Afrique de l’Ouest. Parce que le succès, mardi dernier du référendum au Niger et les crises politiques dans les pays voisins sont autant de situations qui viennent s’ajouter aux ratés en Côte-d’Ivoire et en Guinée Bissau pour gêner le bon fonctionnement des institutions républicaines.


    La démocratie commence par bégayer dangereusement en Afrique occidentale francophone. Le mardi dernier, le référendum constitutionnel réussi permet déjà au président Mamadou Tandja en fin de mandat, de se présenter autant de fois qu’il aura voulu aux élections présidentielles. Mais aussi et surtout de se donner les moyens de gagner. Mais avant, il s’est organisé pour dissoudre l’Assemblée nationale. Au Burkina Faso à côté, le Capitaine Blaise Compaoré au pouvoir depuis l’assassinat de son homologue Thomas Sankara en 1987, ne veut plus de l’article 37 de la loi fondamentale qui limite le nombre de mandat présidentiel à deux mandats. S’il parvient à lever ce verrou constitutionnel comme il en a les pouvoirs, c’est qu’il se donne comme Mamadou Tandja, les moyens de droit pour s’éterniser au pouvoir. Ainsi, on aurait deux Etats de l’Afrique de l’Ouest francophone qui auraient rompu avec les principes démocratiques. Parce que l’alternance au pouvoir ne sera plus possible. Ce sera le retour au despotisme et à l’unicité de pensée avec ce que cela comporte comme risques. La situation est d’autant plus dommageable qu’elle renvoie à la crise en Côte-d’Ivoire et en Guinée Bissau. Si au niveau de ce dernier, il est difficile de faire des pronostics sans se tromper, le cas ivoirien est plutôt préoccupant. Pendant qu’on annonce les prochaines élections présidentielles pour de sitôt, l’ambiance sur le terrain et les prises de positions donnent la preuve que rien n’est véritablement prêt pour que le président Laurent Gbagbo convoque tranquillement le corps électoral. Et tout porte à croire que la situation au Niger et celle en vue au Burkina Faso pourraient aider à cristalliser les positions. Et si on n’y prend pas garde, les autres pays pourraient bien être contaminés en cette période sensible des élections dans tous les pays francophones de la région. Surtout qu’on a trouvé par endroits des limites aux constitutions. Au Bénin, le président Yayi Boni qui se fonde sur les conséquences avérées du multipartisme intégral et les insuffisances de la loi fondamentale, a déjà un avant-projet de la constitution. Au Togo où il faut bien craindre les implications politiques de la crise dans la famille Eyadema, tout est également possible. A cause du comportement du président Mamadou Tandja qui tend à prendre corps au Burkina Faso. L’échec des partis politiques La situation telle qu’elle se présente aujourd’hui dans tous les pays en crise vient du fait que les formations politiques n’ont pas su jouer leur partition. Elles ont échoué sur toute la ligne. Parce qu’à défaut de formation, le militantisme a déserté le forum et rare sont ceux qui maîtrisent le sens d’un parti politique. A tout ceci s’est ajouté le pouvoir de l’argent qui oblige à sacrifier l’intelligence. Dans presque tous ces Etats, ce n’est toujours pas les meilleurs qui se retrouvent sur les listes électorales. Le chef de parti a souvent intérêt à composer avec des hommes d’affaires au détriment des cadres qui l’entourent. Mieux, il arrive que les responsables qui s’associent à quelques uns de leurs proches, gèrent les partis politiques sans tenir compte des textes fondamentaux et décident de la vie des autres. Et si entre temps, quelqu’un n’est pas d’accord, il démissionne et crée sa propre formation politique s’il n’a pas la possibilité de pactiser avec le pouvoir en place. De plus, les responsables au sommet de l’Etat n’ont aucun intérêt à ce que la situation s’améliore. C’est pourquoi, les lois sur le financement des partis politiques n’ont pas été jusque là effectives dans certains pays. Alors que les pays qui sont parvenus à la réalité, sont plongés dans d’autres difficultés. Et de fil en aiguille, on avance vers la situation politique chaotique d’il y a bientôt 20 ans. Un moyen pour faire revenir fatalement l’armée aux affaires. Parce que quand ça pète, c’est à eux qu’on a recours pour sauver les meubles.

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