Des pro-Ouattara occupent l'ambassade ivoirienne à Paris
Des partisans du président élu devant l'ambassade ivoirienne,
dans le XVIe arrondissement de Paris
Quelques dizaines de partisans du président reconnu par la communauté internationale ont envahi lundi le bâtiment diplomatique à Paris. Ils veulent y attendre l'arrivée du nouvel ambassadeur nommé par Alassane Ouattara.
«Ils ont pris le contrôle de l'ambassade», a indiqué la police. Des partisans d'Alassane Ouattara, le président ivoirien reconnu par la communauté internationale, ont envahi lundi l'ambassade de Côte d'Ivoire à Paris, située dans le XVIe arrondissement, non loin de l'Arc de Triomphe.
La cinquantaine de partisans a annoncé vouloir rester sur place jusqu'à l'arrivée du nouvel ambassadeur, désigné par Alassane Ouattara. Celui-ci doit remplacer Pierre Kipré, une personnalité proche de Laurent Gbagbo. L'action des pro-Ouattara s'est déroulée sans incident notoire. À l'extérieur de l'ambassade - territoire ivoirien -, des policiers français en tenue anti-émeutes bloquaient l'entrée du bâtiment.
L'action des pro-Ouattara se veut une réponse à l'appel à la grève générale lancé en Côte d'Ivoire par le camp d'Alassane Ouattara à partir de lundi. «La jeunesse du RHDP a décidé que les fonctionnaires de l'ambassade devaient aussi cesser de travailler», a expliqué depuis l'intérieur du bâtiment Bouaké Karamoko, «secrétaire général» du RHDP (camp pro-Ouattara) en France.
C'est surtout une manière de s'assurer que la voie sera libre pour leur champion. «Ceux qui ont été nommés par Gbabgo, on ne les reconnaît plus, ils doivent partir», a déclaré Marcel Youpeh, responsable du RHDP France. «D'ailleurs la France ne les reconnaît plus non plus», a-t-il ajouté.
«La procédure d'agrément est en cours»
Paris, qui soutient Alassane Ouattara depuis le début de la crise politique en Côte d'Ivoire, a en effet accepté d'examiner une demande d'agrément d'un nouvel ambassadeur de Côte d'Ivoire nommé par ce dernier. «La procédure d'agrément est en cours», a indiqué lundi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, sans dévoiler l'identité du diplomate en question. Une annonce qui sonne comme un nouveau désaveu de Paris à l'égard du président sortant Laurent Gbagbo, qui dénonce de son côté un «complot» mené par la France et les États-Unis pour l'écarter du pouvoir.
L'aval du conseil des ministres étant nécessaire, la procédure d'agrément n'arrivera pas à son terme avant mercredi. D'ici là, explique le journaliste du Figaro Renaud Girard, les autorités françaises devraient se tenir à l'écart du bâtiment diplomatique : «Pour intervenir dans une ambassade, il faut une autorisation des autorités du pays. Or pour Paris, l'autorité légitime en Côte d'Ivoire, c'est Alassane Ouattara.» Pour le journaliste du Figaro, Paris devrait donc privilégier une négociation avec le camp Ouattara afin d'obtenir un départ en douceur de ses partisans.