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Organisation des présidentielles de 2011 : Les députés redoutent déjà l’impartialité de la Cour constitutionnelle
La situation que vit actuellement la Côte d’Ivoire après le second tour des élections présidentielles de 2010 donne à réfléchir aux députés Béninois, surtout ceux réunis au sein de l’Union fait la Nation, du G13 et de Sursaut patriotique. Hier au Palais des gouverneurs, plusieurs d’entre eux ont donné leur point de vue sur la question et en ont profité pour s’en prendre à la Cour Constitutionnelle que Préside Me Robert Dossou dont les décisions sont de plus en plus critiquées par l’opinion publique.
« En acceptant tout pour Yayi, on peut aller vers la situation de la Côte d’Ivoire. Lorsque les institutions se mettent à la solde du gouvernement, on ne peut qu’aboutir à ce résultat. Vous savez désormais comment ça fonctionne. Si nous ne réagissons pas vite, nous aurons une autre Cour de Paul Yao N’Dré au Bénin » a déclaré l’honorable Janvier Yahouédéhou. Ces collègues ont suivi son regard hier à l’hémicycle. L’un après l’autre, les membres de l’opposition ont fait le procès de la Cour et de ses membres en des termes très acerbes. Les députés de l’UN et ceux de la coalition Abt redoutent l’impartialité de la Cour dans l’organisation des prochaines élections. Le réquisitoire contre les sages de la Cour et leur président est long. Pour le questeur Sacca Fikara « c’est une Cour Fcbe ». Ce membre du bureau de l’Assemblée nationale et membre de la mouvance parlementaire d’alors a rappelé les conditions dans lesquelles les représentants de l’Assemblée à la Cour Constitutionnelle ont été désignés. « C’est Yayi qui a envoyé les 4 noms des personnes à nommer par le bureau de l’Assemblée. Le président de l’Assemblée a dit qu’il n’y a pas de candidatures provenant des autres députés membres du bureau. C’est faux. J’ai protesté mais je n’ai pas eu gain de cause. J’avais un dossier de candidature. C’est une Cour Yayi », s’est-il exclamé. Son collègue Augustin Ahouanvoébla a pour sa part déclaré qu’il ne « permettra pas à la Cour de faire du pays ce qu’elle veut en 2011 ». Pour lui, la Cour dit ce qu’elle veut et non ce que stipule la constitution béninoise. Et ceci sur la base des mémoires et des transcriptions « tronqués, manipulés » des débats à l’Assemblée.
Les vérités de Rosine Soglo
La doyenne de l’hémicycle, figure de proue de l’opposition depuis 96 a indiqué qu’elle mourra avec celui qui tentera d’importer au Bénin l’imbroglio honteux de la Côte d’Ivoire. « Le jour de l’investiture, le président Boni Yayi a oublié la deuxième institution de la République. C’est à dessein. Yayi voulait une Assemblée à sa dévotion. Il se trompe d’époque et de peuple. Le Bénin a connu une quarantaine de gouverneurs », a-t-elle rappelé dans un ton amer. Pour Rosine Soglo, le peuple béninois, frondeur et combattif pour la justice, la liberté, la démocratie la paix et l’équité ne se laissera pas faire.
