Accueil
Polémique autour de la jarre trouée : Houédjissin enfonce davantage Yayi
Reçu en audience par le chef de l’Etat, mardi dernier à la présidence de la République, le directeur de l’Agence de réhabilitation de la cité historique d’Abomey (Archa), Maxime Houédjissin, a malheureusement tenté de défendre le président Boni Yayi en l’enfonçant davantage dans l’abîme.
En politique, lorsque l’on n’a pas d’arguments valables pour défendre une thèse, le mieux est de se taire. Le directeur général de l’Agence de réhabilitation de la cité historique d’Abomey (Archa), Maxime Houédjissin, semble ignorer la vertu de cette logique politique. Descendant du roi Guézo, concepteur du symbole de la jarre trouée, il est passé à côté de la plaque en voulant à tout prix défendre celui qui l’a sauvé de l’oisiveté au lendemain des élections de 2006. Qu’a-t-il dit ? M. Houédjissin a fait savoir que le chef de l’Etat a demandé aux Béninois de se mettre ensemble pour trouver une jarre neuve. Pour lui, c’est une pure philosophie que beaucoup de Béninois n’ont pas comprise.
Quelle aberration d’un Houédjissin en politique depuis plusieurs années ! Tout d’abord, est-il bon qu’un président de la République s’adresse à la jeunesse et à son peuple en parabole ? Non. Un bon chef d’Etat parle à ses concitoyens en termes clairs pour que son message soit bien compris. C’est la première grave faute de l’avocat du président Boni Yayi. En plus, le directeur général de l’Archa a fait économie de vérité pour ne pas dire qu’il a menti. Ce vendredi au palais des congrès, le chef de l’Etat a bien dit ceci :
« Le Bénin n’a pas besoin d’une jarre trouée. Je suis venu avec une jarre neuve… ».
Il ne faut pas prendre les Béninois pour des idiots en faisant croire que le président de la République parle de l’union pour avoir une jarre neuve. Il faut alors que Houédjissin vienne rectifier le tir. Dans ces conditions, c’est lui seul qui peut comprendre la philosophie dont il est question dans les déclarations de son ‘’dieu’’ d’aujourd’hui. Ce faisant, Houédjissin a encore ravivé la tension autour de cette fausse note. Comment ? Après ses propos au sortir de l’audience, des Béninois estiment que le chef de l’Etat doit présenter des excuses publiques à la nation pour avoir attaqué un symbole national au lieu de passer par des politicards en manque d’inspiration pour se justifier.
Leçons
Il ressort clairement que les éléments du Changement et leur patron ne connaissent pas la valeur de la jarre trouée qu’ils veulent casser aujourd’hui. Pendant la période révolutionnaire, une chanson l’a vénérée en ces termes : « La jarre ne pourra jamais garder de l’eau. La seule jarre et unique jarre que nous avons tous en commun. Paysans, peuple, venez, venez avec vos doigts boucher la jarre trouée ! Enseignants, peuple, venez, venez avec vos doigts boucher la jarre trouée… ». La simple méditation de cette chanson pleine de sens suffit pour faire taire Houédjissin et ses alcolytes. La jarre trouée veut dire : « le pays ou la nation, et les trous veulent dire les problèmes qui bloquent le développement de ce pays ». Ces difficultés ont pour noms : la corruption, le clientélisme, le favoritisme, la gabegie, l’exclusion, la pauvreté. En un mot, on parle du sous-développement. Par cette pensée, Guézo a lancé un vibrant appel à l’union de tous les fils de ce pays pour qu’ensemble, ils bâtissent l’édifice national. Son message est encore plus d’actualité à l’ère du Changement du président Boni Yayi. Depuis 2006, les violations des libertés, la corruption, la délinquance au sommet de l’Etat, les scandales économiques, le régionalisme et autres évoluent à une vitesse exponentielle. Donc, on comprend pourquoi, pour le président Boni Yayi, la jarre trouée n’est plus rien. Tout est à terre à une période de Changement où les valeurs républicaines devraient être promues. Le bout du tunnel n’est plus loin.
