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    Et si Yayi Boni démissionnait, enfin ?

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    Message par Admin Lun 20 Sep 2010 - 10:08


    Et si Yayi Boni démissionnait, enfin ?



    Comme on pouvait s’y attendre, Yayi boni dirige depuis 2006 le Bénin comme une entreprise. Son entreprise. La main de fer de l’entrepreneur (ou du banquier) à la prise de pouvoir, s’est révélée comme de la poudre aux yeux. On aura désormais tout vu. On connaît enfin le vrai visage du Président de la République du Bénin. Les jeunes béninois battent le macadam pour se frayer un horizon d’espoir mais ils se heurtent à un pouvoir autiste, recroquevillé dans son imaginaire malsain et masochiste. Yayi Boni nous a été vendu comme un produit-miracle, mais à vrai dire, il ne vaut même pas un simple calmant.
    Le gouvernement du Bénin est aux abois. Et, il doit choisir entre gouverner et la fuite en avant. Le Bénin est étouffé et tiraillé de toutes parts par des crises intempestives. Le Président de la République a enfin fui ses responsabilités. L’État n’a plus l’air d’exister au Bénin. Du plus petit écolier au plus grand intellectuel, on en a marre. On veut en finir. Ceux qui nous dirigent ont malheureusement trop de choses à se reprocher. Ils ont intériorisé leurs défauts, leurs tares, leurs incompétences, leur incurie pour ensuite les ressasser et les reproduire à la face du pays. Le ver est dans le fruit et les jeunes générations sont en train de payer des pots qu’elles n’ont pas cassés. On peut admettre, que le «Changement» n’est plus cette République qui a inspiré vertu, justice, équité, partage et civisme. On ne dirige pas un pays sur un coup de tête et le Président de la République du Bénin n’est pas prêt de le savoir. Incapable de former un nouveau gouvernement, incapable de créer des richesses, incapable d’assurer l’éducation de ses administrés, incapable de faire face à la cherté du coût de la vie, incapable de juguler les coûts énergétiques, incapable de d’assurer la simple connexion de l’Internet, incapable de nous foutre le camp dans le JT de 20 heures à l’ORTB… Yayi Boni affichant tant de comportements narcissiques, n’a manifestement plus rien à faire à la tête de l’État béninois.

    Le Bénin a pourtant connu la dictature Marxiste-léniniste, une conférence nationale pacifique, des alternances au pouvoir. Bref, des hauts et des bas sans jamais atteindre le niveau du ras-le-bol qui s’observe aujourd’hui au sommet de l’État. Ainsi est faite l’histoire des peuples. Cependant, la notre, à la lumière des faits que nous interprétons ici, doit nous inquiéter et nous inviter à l’introspection afin d’éradiquer le mal. Pour y arriver, l’autorité doit toujours marcher à sa première fin que rappelle Platon : «La véritable fin que doivent poursuivre les pasteurs des peuples ne doit pas être seulement d’agrandir l’État, ni de le rendre plus puissant, mais plutôt celle de rendre les citoyens plus heureux et moralement meilleurs.» A voir toute la fronde sociale qui se manifeste aujourd’hui, on peut bien imaginer que le Bénin n’a pas de pasteur ou tout au moins le Bénin n’a pas un bon pasteur.

    Pour la jeunesse béninoise dont le quotidien est rythmé par des grèves et des marches de protestation, les repères constructeurs se sont effondrés. Elle ne peut plus désormais trouver son inspiration dans les comportements des adultes et de ces politiciens sans principes qui prônent des anti-valeurs comme la haine, l’impunité, la corruption, le pillage, le copinage, le non respect de la parole donnée, le cynisme, l’hypocrisie… depuis 50 ans d’indépendance !
    La jeunesse béninoise comme celle africaine, n’a pas le droit de regarder par la fenêtre au moment où la rue s’enflamme ou s’embrase du fait de la folie des plaisantins qui nous dirigent et qui ne pensent qu’à eux-mêmes et non au peuple. S’installer confortablement dans l’oasis de l’insouciance au moment où le désert de l’impunité, de la corruption, de la mal gouvernance, du crime organisé, du pillage systématique des deniers publics, de l’agression des valeurs… avance inexorablement, C’EST CAPITULER !

    L’engagement politique doit être une affaire de tous, qu’importe le parti, le syndicat, l’idéologie, l’organisation de la société civile, l’association auquel ou à laquelle l’individu appartient. Il est temps d’agir, il est temps de se battre pour arrêter le pouvoir de Yayi Boni ou tout simplement de lui faire signifier par tous les moyens légaux, qu’il nous conduit droit dans le mur et que nous ne sommes pas d’accord avec lui. C’est ici qu’il faut reconnaître religieusement que notre pays a grandi, bel et bien, plus en corps, en images, en symboles (en infrastructures matérielles) qu’en âme, en esprit, en moralité (infrastructures immatérielles). Une seule leçon, c’est qu’en politique, la raison (de celui qui gouverne) est toujours une raison qui prend partie. C’est sans doute ce qui a fragilisé Yayi Boni et son gouvernement.

    Notre génération doit oser ramer à contre-courant, déchirer le voile de l’unanimisme qui entoure le soi-disant leader et ses inconditionnels. Notre génération doit être l’enfant «indélicat» qui pose un regard impénitent sur les défauts de ces aînés qui ont sacrifié les générations montantes.
    Le mal est maintenant fait. Rares sont ceux de ces jeunes qui ont honnêtement trouvé du travail s’ils ne sont pas passés par une connaissance, rares sont ces jeunes qui peuvent encore se prévaloir les trois repas quotidiens, rares sont ces jeunes qui simplement, peuvent encore rêver de l’avenir. L’avenir n’a plus de sens pour eux. Ils ont perdu tout espoir en Yayi Boni et en ceux qui l’entourent. Le moment est donc venu pour cette jeunesse de faire le deuil de cette élite insouciante dirigée par un Président insouciant qui a une connaissance insignifiante de la gestion des affaires de l’État et qui accumulent incohérence, incompétence, précipitation et imprévision. La jeunesse béninoise doit désormais s’inscrire dans une logique d’inverser la table des valeurs. Tel l’enfant au marteau, assis sur un tas de ruines, projette un regard sur un avenir qui devient entre ses mains, une œuvre d’art.
    Cette génération, la nôtre, a par conséquent beaucoup de choses à prouver. Il ne suffit pas de croire qu’elle peut transformer le monde, elle doit afficher cette volonté, en s’imaginant que le monde qu’elle affronte est celui des possibles dans tous les domaines. Nous devons continuellement regarder Yayi Boni dans les yeux et lui dire à quel point il n’est pas qualifié pour diriger le Bénin. Sinon, tout immobilisme sera synonyme de fatalité qui risque de stopper net le «mouvement qui invente».

    Frantz Fanon ne nous donne aucun choix lorsqu’il affirme avec pertinence que chaque génération à une «mission à remplir ou à trahir». C’est parce qu’au tribunal de l’histoire, on jugera sur pièce, que chaque génération se fera le devoir de «bâtir ses pyramides», comme le disait fort bien le professeur Joseph Ki Zerbo.

    Le défi de prendre le flambeau ne saurait être relevé si cette jeunesse perd de vue qu’elle a le devoir d’occuper le premier rang de la responsabilité citoyenne et d’agir quand ça va mal. Cela suppose un sens élevé du sacrifice mettant toujours en avant les intérêts des populations béninoises.
    Mais cette responsabilité citoyenne a aussi ses exigences. D’abord la hauteur de vue ou d’esprit. Le regard prospectif s’affranchit toujours de l’appât du présent. Tel l’intellectuel organique d’Antonio Gramsci debout dans sa tour de contrôle, cette génération béninoise a le devoir de jouer le rôle d’avant-garde de la société : lutter pour la justice sociale, la transparence dans la gestion des deniers publics, veiller au respect des promesses électorales, servir de bouclier contre «tout corps étranger» qui veut saper l’intérêt commun et l’unité nationale…


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