Selon les propos de Sacca Fikara sur Golfe Tv:Il y a malaise au G13

Après l’abrogation de la loi 2009-10 portant réalisation du Recensement électoral national approfondi (Rena) et établissement de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) par les députés de l’opposition le jeudi 18 mars 2010, les réactions se multiplient. Soit pour justifier, soit pour condamner l’acte. L’honorable Sacca Fikara qui a voté en faveur de l’abrogation a été reçu ce dimanche 21 mars 2010 sur l’émission Question d’actualité de Golfe Tv/Fm.


Après avoir expliqué le sens du vote, il a rassuré l’opinion publique sur les bonnes intentions des initiateurs de la loi abrogatoire de doter le pays d’une Lépi crédible et consensuel. Par ailleurs, l’invité a laissé entendre que le G 13 dont il est membre est divisé sur le choix du futur candidat à la présidentielle de 2011.

Le 1er questeur de l’Assemblée nationale, Sacca Fikara ne fléchit pas dans sa position d’opposant farouche au régime du Changement. Invité ce dimanche 21 mars sur l’émission Golfe Tv/Fm, il a fait part de son indignation au chef de l’Etat Yayi Boni du fait de ses manœuvres politiciennes qui entachent le bon déroulement du processus devant aboutir à la réalisation de la Lépi. L’invité a montré tout au long de l’émission que le président de la République et son gouvernement voulaient conduire le Bénin au chaos si l’opposition n’avait pas fait échec à son plan en abrogeant la loi 2009-10 qui organise le Rena et la Lépi. Sacca Fikara a relevé de nombreux dysfonctionnements et des anomalies contenus dans l’ancien dispositif. Le manque de matériel adéquat, la politisation à outrance de l’organe en charge de la réalisation de cet instrument, l’absence de consensus et de transparence dans la mise en œuvre des différentes étapes du processus ; ce sont là quelques éléments qui illustrent les insuffisances de la loi abrogée. Aussi, a-t-il décrié, la gestion autoritaire du processus par la Commission politique de supervision (Cps) qui, selon lui, a fonctionné de manière arithmétique en conduisant de façon peu orthodoxe les travaux de la cartographie censitaire qui, au terme, a été une catastrophe. « La cartographie censitaire a été de n’importe quoi, car elle n’a pas pris en compte toutes les maisons et les agents ayant pris part à cette phase du processus n’ont pas les qualifications professionnelles requises » a regretté l’invité. Autant de situations aggravées par les destitutions du Superviseur général de la Cps et du président de la Mission indépendante du recensement électoral national approfondi ( Mirena).

« Un faisceau d’éléments qui ont poussé à l’abrogation de la loi 2009-10 afin de remettre de l’ordre dans ce processus », a justifié l’invité. Selon ce dernier, cela en valait la peine, car la démocratie était menacée. Après l’abrogation de cette loi, l’opposition a introduit une nouvelle proposition de loi qui corrige les insuffisances de l’autre. A en croire Sacca Fikara, il n’y a pas péril en demeure, puisque la nouvelle loi sera étudiée en procédure d’urgence et dans deux semaines le Bénin aura une nouvelle disposition qui organise le Rena et la Lépi. Selon le député la Lépi n’est plus techniquement réalisable avant 2011 » C’est pourquoi il en appelle à la vigilance de tous les citoyens béninois.

Malaise au G13

Sacca Fikara estime par ailleurs que l’alternance en 2011 est la condition non négociable pour permettre au Bénin d’être mieux géré. En sa qualité de membre du G13, il a souligné que ses collègues partagent tous ce vœu et y travaillent ardemment. Mais il relève que l’ensemble des membres de l’alliance n’est pas unanime sur le choix d’un candidat aux élections présidentielles de 2011. La question est toujours sur tapis et le débat continue d’être mené, a-t-il souligné. Il a cependant fustigé le comportement du coordonnateur national du G13, Arifari Bako qui a été montré du doigt comme étant proche du pouvoir. Sacca Fikara a déclaré à ce sujet qu’il a été interpellé au cours d’une séance houleuse par ses collègues à cause de ses fréquentations très régulières avec le chef de l’Etat. De part ses relations personnelles, le coordonnateur national aurait déclaré que le choix d’un candidat pour 2011 sera fait en tenant compte des réalités sociopolitiques propre à chaque région d’origine des membres du G13. Selon le 1er questeur de l’Assemblée nationale, l’ambiance est morose au sein de l’alliance et le vote de la loi abrogatoire de la Lépi a davantage aggravé la crise. A propos de la brouille entre le chef de l’Etat et les responsables du Front des trois ordres de l’enseignement, l’invité a trouvé que ce sont les scandales financiers qui suscitent les mécontentements des syndicalistes qui se soulèvent contre le régime. Et pour contrecarrer ces dérives, il a appelé les Béninois à opter pour l’alternance en 2011. Pour finir, il a invité le gouvernement à ne pas engager un bras de fer avec les syndicalistes du monde des enseignants. Il a rassuré tous les citoyens béninois des dispositions prises pour la réalisation d’une Lépi consensuelle et fiable.