Affrontement entre ‘’Zangbéto’’ et la police à Togbin : Le commissaire adjoint d’Abomey-Calavi blessé, des huttes de Zangbéto détruits
Vive tension hier lundi 13 décembre 2010 entre forces de l’ordre et adeptes du culte Zangbéto à Togbin, dans la commune d’Abomey-Calavi. A l’origine, le blocage de la carrière de sable lagunaire de l’entreprise « Minix ». Le commissaire adjoint d’Abomey-Calavi y a laissé son arme et des munitions, après un quart d’heure d’échauffourées.
Togbin, sur le chemin qui mène à la carrière de sable lagunaire de l’entreprise de dragage de sable « Minix », deux huttes de Zangbéto installées comme barrière. Elles représentent le fétiche Zangbéto et sont reliées par des rameaux, interdisant ainsi l’accès aux camions. L’accès leur est strictement interdit par « le fétiche Zangbéto » explique un jeune adepte. Cette barrière y est depuis le dimanche pour disent-elles, protester contre les fausses promesses de l’Etat et des promoteurs de carrière. Au petit matin du lundi, peu avant 7 heures (selon un guide du culte Zangbéto) un individu jusque-là inconnu, a brisé la barrière « que notre fétiche à recommandé » et des chauffeurs en ont profité pour rouler là-dessus. Sacrilège ! fulmine le grand prêtre de Zangbéto de Togbin. Le « Hounon Gan » demande réparation. Pire, les fétiches ne décolèrent pas contre les promoteurs de la carrière, notamment l’entreprise Minix, dont le personnel est menacé, affirme le responsable religieux. Alerté, le commissariat d’Abomey-Calavi a dépêché un fort contingent de policiers armés. Cette mission conduite par l’adjoint au commissaire central, est prise à partie sur les lieux. Révoltée, la population s’est attaquée aux forces de l’ordre, bravant ainsi pistolets et Akm. La population dans sa furie, a délesté le commissaire adjoint, chef de la mission, de son pistolet et des munitions. Il est aussitôt roué de coups. La population n’a cessé de scander des slogans hostiles aux promoteurs de la carrière Minix et aux autorités locales. Un autre renfort d’une trentaine de policiers de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs) a été dépêchée depuis Cotonou. Par ailleurs, les autorités locales, notamment le maire de la commune d’Abomey-Calavi est descendu sur les lieux pour apaiser les esprits surchauffés. La population demande réparation. Mieux, elle exige désormais le respect du cahier de charge par les promoteurs de carrière de sable et l’Etat. Il s’agit de l’électrification et l’éclairage public de tout le quartier, l’accès à l’eau potable, la construction d’école, de collège, de routes et d’ouvrages sociocommunautaires de développement. Après deux heures environ de conciliabule entre le maire, les responsables de la police et les chefs religieux, les parties se sont séparées dos-à-dos avec l’espoir de reprendre les négociations la nuit, cette fois-ci avec les responsables de « Zangbéto » en colère, promet le maire Patrice Houssou Guèdè.