Accueil
Après la Censad Gate, c’est le Coton Gate. Ils sont terribles, ces collaborateurs du Chef de l’Etat qui, arguant de posséder des fiefs électoraux sont prêts à tout dans la mauvaise gestion et l’escroquerie au sommet de l’Etat. Alors que le peuple béninois se remet difficilement des révélations issues de l’incursion de l’Inspection Générale d’Etat (Ige) dans les dossiers Censad, un autre scandale éclate. Celui-là plus dangereux et plus pernicieux. Il s’agit des tonnes d’insecticides, principalement des cargaisons d’endosulfans périmés que la société CSI de Francis da Silva, un proche du Chef de l’Etat a tenté d’introduire dans la commune de Banikoara (département de l’Alibori), haut lieu de la culture de coton au Bénin. Ainsi, dans la nuit du samedi au dimanche et dans la journée du lundi derniers, des convois d’insecticides périmés ont été arrêtés à Banikoara et conduits à la gendarmerie de la localité par les producteurs.
Tenez ! Des stocks non utilisés d’endosulfans de la campagne cotonnière 2007 et dont la date de péremption est survenue depuis mars 2009 sont frauduleusement servis aux producteurs de ce bassin cotonnier du Bénin. Afin de prévenir le pire, le Préfet des départements du Borgou et de l’Alibori a dépêché sur place, un important détachement militaire pour sécuriser les produits saisis. Ainsi donc, bien que la production du coton soit en déliquescence avancée et inquiétante pour la survie de la filière dans notre pays depuis 2006, il se trouve des responsables à différents niveaux de la filière qui tentent de donner l’estocade. Les souffrances des populations leur importent peu, pourvu qu’ils se retrouvent avec plein de milliards dans les poches. Qu’il vous souvienne qu’en 2007, ce même produit, c’est-à-dire l’endosulfan périmé a fait partir plus tôt que prévu et à la surprise de tous, le virevoltant ministre Gaston Dossouhoui, le 1er locataire du Ministère de l’agriculture de l’élevage et de pêche (Maep) de l’ère du changement. Ce dernier a été reconnu coupable de légèreté dans la gestion des intrants par le gouvernement au cours de la campagne cotonnière 2007 où des cargaisons d’endosulfans périmés ont été déversées dans les champs de coton. Résultat : plusieurs hectares de champs de coton détruits avec à la solde, une baisse drastique du rendement de la production cotonnière. Aujourd’hui, l’histoire semble se répéter, à la différence que les producteurs ont été le week-end dernier très éveillés et ont fait éviter le pire.
Comme l’a dit l’autre, Boni Yayi est le seul à croire en son changement. Nombre de ses conseillers et proches collaborateurs considèrent le changement comme une ripaille, car la lutte contre la corruption est bonne lorsqu’elle est menée contre les autres. En attendant, les pauvres paysans peuvent se tenir pour dire personne ne pense les soulager de leur misère.
Affaire à suivre
