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    Sculpture dans le royaume de Danxomè

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    Sculpture dans le royaume de Danxomè Empty Sculpture dans le royaume de Danxomè

    Message par Admin Lun 13 Juil 2009 - 14:20

    Sculpture dans le royaume de Danxomè Arton16798-02ecb


    La sculpture est un métier auquel beaucoup de jeunes déscolarisés s’adonnent dans le plateau d’Abomey. C’est le cas des frères Agnanvoétan à Houawé-Zounzonsa. Nous sommes à Abomey, dans le département du Zou, précisément au palais du roi Dako-Donou à Houawé- Zounzonsa.




    A quelques mètres de l’entrée principale, des bruits nous parviennent d’un petit hangar. C’est l’atelier de sculpture de circonstance qui a ouvert ses portes. « Ici, nous sculptons des masques de Karéta… » nous répond Louis Agnanvoétan, le corps ruisselant de sueur. Les ouvriers au nombre de quatre sont bien organisés. Ils ont adopté la stratégie du travail à la chaîne pour plus d’efficacité et de rapidité. Chacun constitue un maillon important de cette chaîne et joue ainsi un rôle bien déterminé. Le premier de cette équipe de travail, Abel Agnanvoétan façonne les bois préalablement coupés et taillés sur mesure dans une machine et soigneusement disposés à l’intérieur de l’atelier. A l’aide d’une hachette, son principal outil de travail, il donne la forme à la matière première. Le produit semi ouvré est ensuite envoyé à Victorin Adowannon qui se charge de le polir avec son outil dénommé ’’hanvi’’ en langue nationale Fon. Le troisième, Caïn Agnanvoétan, lui se sert de la gouge plate qu’il aiguise régulièrement sur un aiguisoir, pour insister sur la forme et faire ressortir le côté esthétique de l’objet. Le dernier, Louis Agnanvoétan assure les travaux de finition sur les masques sculptés prêts à être mis sur le marché. En dehors de la sculpture des masques qui est leur spécialité, ces frères artisans chevronnés et rompus à la tâche, fabriquent également les animaux, des êtres humains ; bref toutes sortes d’objets inspirés de la nature. Selon les explications de Louis Agnanvoétan, la matière principale utilisée est le bois mais pas n’importe lequel. Il s’agit bien évidemment des bois, de teck, de l’iroko, de l’abséria et d’autres. Il a ajouté que les bois sont sélectionnés en tenant compte de leur résistance et de leur qualité. Tous les bois ne peuvent pas servir puisqu’ils ne sont pas tous résistants… », a-t-il souligné avant d’ajouter qu’ils utilisent le plus souvent les bois qui sont disponibles car, d’autres deviennent non seulement rares mais coûtent aussi cher.
    « C’est le cas par exemple de l’iroko… », a renchéri Abel Agnanvoétan. Les contraintes de ce métier instauré sous le règne du roi Guézo sont essentiellement liées à l’approvisionnement de la matière première, le bois. Cette matière qui jadis pourrit dans les forêts, a fait remarquer Abel est aujourd’hui rare et coûte cher. Cette augmentation du prix à l’en croire, est due à l’exploitation irrationnelle que l’on en fait. Les tracasseries forestières et le marché d’écoulement des produits constituent aussi un problème crucial auquel sont confrontés ces artisans. « Nous achetons les bois parfois dans les champs auprès des privés ou dans les structures spécialisées dans la vente des produits. », a indiqué Abel Agnanvoétan. Dans les champs a-t il poursuivi, le bois coûte relativement moins cher (12000 un bois de 2m de long sur 0,50 de diamètre) mais dans ce cas on se trouve dans l’illégalité et les agents des eaux et forêts sanctionnent au cas où ils nous appréhendent. Dans les structures agréées, le madrier revient par exemple à 18000f l’unité. Ce prix varie en fonction de la qualité du bois.
    A tout cela s’ajoute les divers frais et la main d’œuvre. Toutes ces difficultés justifient la cherté du produit fini qui en fin de compte ne coule pas pour permettre aux artisans d’amortir les dépenses effectuées. Cependant, les jeunes déscolarisés s’y accrochent. Pour eux, ce métier est un pis-aller. « Mes parents sont des démunis et comme ils ne peuvent plus continuer à me payer les droits d’écolage, j’ai dû abandonner les cours pour m’attaquer à la sculpture, un travail qu’exerçaient mes grands parents. », a confié Caïn Agnanvoétan. Comme lui, plusieurs autres gagnent leur vie dans la sculpture. Ce travail n’est pas sans impact sur l’environnement et sur la santé des ouvriers. A ce niveau, ces artisans ont pris certaines dispositions. D’abord ils ont pris la résolution de mettre en terre cette année des plants sur deux hectares afin de juguler le problème de la matière première et de protéger aussi l’environnement. Au sujet de leur santé, ils utilisent des protèges pour le nez pour ne pas inhaler la poussière.

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