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    Séance de concertation et d'échanges hier: Le CNP-Bénin, les Confédérations et Centrales syndicales crient haro ! sur la gouvernance Yayi

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    Message par Admin Jeu 22 Aoû 2013 - 8:49

    Séance de concertation et d'échanges hier: Le CNP-Bénin, les Confédérations et Centrales syndicales crient haro ! sur la gouvernance Yayi


    Ils étaient tous là : Iko Essè Paul de la CSTB ; Dieudonné Lokossou de la CSA-Bénin (voir photo) ; Pascal Todjinou de la CGTB ; Christophe Dovonon de la CSPIB et Noël Chadaré de la COSI-Bénin.

    En face, les membres du bureau du Conseil National du Patronat du Bénin, avec en tête, le président Sébastien Ajavon.

    Cette rencontre se situe dans le cadre des contacts périodiques que les Confédérations et Centrales syndicales ont avec le Patronat.


    Au cours de la rencontre, le président du Patronat, Sébastien Ajavon et ses hôtes ont échangé sur le ''Point sur la mise en œuvre des accords de partenariat public-privé souscrits avec le gouvernement à la suite de la table ronde ; la situation des travailleurs dans le secteur privé et para-public ; les problèmes brûlants de l'actualité''.

    Pour ce qui est à retenir, la gouvernance du régime actuel a été doigtée à chaque point abordé.
     
     
    Sur le premier point, la secrétaire générale du Patronat, Mme Violette Djidjoho, a exposé le processus du dialogue et les recommandations issues de la table ronde. Elle a en outre évoqué la mise en place du comité paritaire public-privé installé. Comité qui a travaillé d'arrache-pied pour sortir des documents qui souffrent toujours sur la table du chef de l'Etat depuis le dépôt du rapport du comité paritaire.

    Par rapport à ce même point, le président Sébastien Ajavon a également déploré le fait que rien n'a bougé depuis la transmission des recommandations le 18 avril 2013 jusqu'à ce jour. Sébastien Ajavon dit n'avoir pas compris cette désinvolture du gouvernement par rapport aux recommandations d'une commission paritaire (13 membres secteur privé- 13 membres secteur public). Il a alors confié à ses hôtes que  le Patronat s'est montré réticent sur la mise en place de ce comité paritaire surtout que ce dernier devait être mis sous la tutelle du président de la République. Selon ses dires, c'est cette tutelle qui constitue la source du blocage actuel que connaît la mise en œuvre des recommandations de la table ronde. Il laissera comprendre le désir du Patronat qu'il a la charge de diriger, de se retirer de ce comité paritaire. Il estime que l'autonomie et l'indépendance de cette autorité qui aurait une base législative, seraient les seules conditions de nature à favoriser le partenariat Secteur public et Secteur privé.

     Abondant dans le même sens, tout en dénonçant le sur-place du gouvernement et sa politique de deux poids deux mesures, les Centrales syndicales ont suggéré quelques pistes. Sur ce point, ils ont demandé au Patronat de saisir le gouvernement par écrit pour ne pas endosser la responsabilité de l'échec de l'autorité comme le gouvernement en a l'habitude.
     
    Sur la situation des travailleurs dans le secteur privé et para-public

    Selon  Dieudonné Lokossou, secrétaire général de la CSA-Bénin, la situation des travailleurs du secteur privé et para-public n'est pas du tout reluisante. Et face à leurs souffrances qui, chaque jour augmentent, ces derniers n'hésitent pas à affirmer que " les Confédérations syndicales ne font rien pour eux ". C'est donc soucieux de leurs conditions de vie et de travail que les différentes Confédérations syndicales ont souhaité la tenue de cette rencontre avec le CNP-Bénin. Dieudonné Lokossou  demande à cet effet au patronat, de revoir à la hausse le montant du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) qui, actuellement, est fixé à 32625 FCFA.

    Il souligne le fait que ce montant, déjà dérisoire, ne soit pas respecté par certains acteurs du privé. Là, il évoque le cas des Pakistanais qui n'auraient aucun égard au SMIG. Le comportement du gouvernement, qui serait dans la même veine que ces acteurs indélicats du privé, est aussi dénoncé par le secrétaire général de la Csa-Bénin. L'ancien ministre du travail et de la fonction publique Mme Kora Zaki n'a pas été du reste. Selon Dieudonné Lokossou, au lieu de protéger les travailleurs, elle s'est plutôt attelée, à l'aide de moyens illégaux, à leur rendre la vie difficile.
    " Si on est premier, ça doit être ressenti ", affirme t-il, pour dénoncer la guerre des chiffres que mène le gouvernement pour tenter de démontrer les succès de sa politique de développement.
    Il sera suivi par le secrétaire général par intérim de la CSTB, Paul Essè Iko. Pour ce dernier, la méthode de l'indexation utilisée souvent par le gouvernement ne répond pas aux préoccupations réelles des travailleurs. Allant dans le même sens que son prédécesseur sur la question du SMIG, il donne l'exemple des Chinois qui seraient pires que les Pakistanais. " On a négocié pendant cinquante-deux jours avec les Chinois. Ils ont été d'accord. Après, ils changent toute la direction de la Société Sucrière de Savè… Et les travailleurs sont désorientés. " La nouvelle direction n'étant au courant de rien. Il demande aussi la hausse du SMIG et surtout le respect des textes. Il émet également le souhait de la création d'un tribunal de prud'homme pour connaître de tous les contentieux relatifs aux travailleurs qui souffriraient du système de justice actuel.
    " Ce que nous gagnons ne correspond pas au coût de la vie. ", a affirmé quant à lui, le secrétaire général de la COSI-Bénin, Noël Chadaré. Il est suivi du secrétaire général de la CSPIB qui pose spécialement, le problème des allocations familiales.

    Pascal Todjinou, secrétaire général de la CGTB, a d'abord félicité le président du Patronat pour son leadership. C'est sous sa présidence en effet, que le montant du SMIG a été revu à la hausse. Il est passé de 27. 500 FCFA à 32. 625 FCFA. Tout comme ses compères, il dénonce le non respect du SMIG par l'Etat qui, en principe, devait être le premier acteur à l'appliquer et inciter les autres acteurs à le suivre. " Le Togo est à 35. 000 FCFA aujourd'hui " pour son SMIG. " Le Togo a-t-il plus d'entrepreneurs que nous ?", déclare Pascal Todjinou, pour dénoncer le comportement du gouvernement. " Les administrateurs du travail, au lieu de faire leur travail, deviennent source de problèmes de tous genres pour les travailleurs. ", ajoute t-il.
    " Si vous n'avez pas la stimulation du personnel, vous n'aurez rien de bon ", affirme Sébastien Ajavon, président du CNP-Bénin, un peu comme pour signifier sa compréhension face à la requête de hausse du SMIG, collégialement partagée par les secrétaires généraux des Centrales syndicales. C'est pourquoi, il demande aux secrétaires généraux de faire des propositions au Patronat et de préciser le niveau de hausse du SMIG souhaité. Toutefois, il note quelques obstacles, si effectivement le CNP-Bénin devait satisfaire le vœu des secrétaires généraux. La hiérarchisation des salaires et l'impôt sur les salaires qui, selon le Patron des Patrons du Bénin, va jusqu'à quarante (40) pour cent. Mais il rassure et affirme que le CNP est très en avance sur ce dossier.

    " Si vous avez des cas de privés ne respectant pas le SMIG, saisissez- nous ", affirme t-il, pour répondre aux préoccupations des Sg au sujet des patrons d'entreprises privées qui ne respecteraient pas le SMIG. Sur ce point, il précise que les travailleurs victimes doivent d'abord saisir les Confédérations syndicales, qui à leur tour, vont saisir le CNP.   
     
    Sur les problèmes brûlants de l'actualité

    " Nous ne sommes pas contre la révision, mais nous sommes contre la démarche ". C'est en gros ce que l'on peut retenir des interventions des différents secrétaires généraux de syndicats sur le projet de révision de la Constitution qui agite l'actualité depuis le 6 juin dernier. Dieudonné Lokossou s'est plaint de la ''démarche consensuelle'' du gouvernement. Il marque son incompréhension sur la vulgarisation demandée par le chef de l'Etat du projet de révision par le parlement. Pour Pascal Todjinou, la paix doit primer sur tout. Car c'est avant tout, ce dont l'opérateur économique a besoin pour mener à bien ses activités. Il pose ensuite la question de savoir si le CNP-Bénin a été consulté par le gouvernement au sujet de la révision de la Constitution ?

    "Il faut lui dire qu'il a déjà commis trop de parjures ", s'exclame quant à lui, Paul Essè Iko. " La Constitution qu'il veut réviser, il l'a déjà violé plusieurs fois ", poursuit-il, en parlant de l'auteur du projet de révision de la Constitution. Il s'offusque de la lettre envoyée par le chef de l'Etat à la Conférence épiscopale en guise de réponse à leur déclaration du jeudi dernier. " C'est une réponse très maladroite ", affirme t-il. Et le moment est venu, selon lui, de dire au chef de l'Etat " ça suffit ".
     
    La situation de la CNSS

    La situation de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale a été aussi abordée par les secrétaires généraux de Confédérations. Le gouvernement est encore pointé du doigt. L'ex-ministre du travail et de la fonction publique, a été nommément citée. Son rôle nocif au bon fonctionnement de la CNSS est souligné tour à tour par les Sg. Le directeur de la CNSS Augustin Ali Yérima a été aussi pointé du doigt. Mais pour leur part, ils estiment que l'Inspection Générale d'Etat fera son travail et ne pourra que constater les anomalies dénoncées.

    Les Sg se sont également prononcés sur la Liste électorale permanente Informatisée. Et ont marqué leurs appréhensions quant au processus de correction en cours. Ils ont profité de l'occasion pour répondre aux critiques selon lesquelles les syndicats ne doivent pas faire la politique. C'est ainsi que Noël Chadaré déclare que les syndicats ont " Un devoir d'ingérence " dans la politique, puisque les syndicalistes sont avant tout des citoyens. 
     
    Le patronat…

    " On a tout fait ", déclare le troisième Vice-président du CNP-Bénin, Aristide Adjibi. Un peu pour dire que le Patronat, dans cette affaire, n'a pas manqué de faire tout ce qui est de son pouvoir pour que la CNSS soit à nouveau dotée d'un nouveau Conseil d'administration. Sur la révision de la Constitution, ce dernier met l'accent sur la nécessité de tout faire suivant une démarche apaisée.

    Sébastien Ajavon à son tour, n'ira pas du dos de la cuillère. " Ils sont entrain d'embraser le pays ", lâche t-il. Selon le Patron des Patrons du Bénin, un pays se gère dans la bonne forme. On gère les choses de façon rationnelle. " Tout ce qu'on dit sur la révision de la Constitution, qu'est ce qui est de nature à booster l'économie du Bénin ?, lance t-il. Il dira par la suite que le Patronat a aussi son mot à dire dans la révision de la Constitution. Pascal Todjinou aura sur ce fait, la réponse à sa question de savoir si le gouvernement, en affirmant dans son projet de révision avoir consulté les couches socioprofessionnelles a aussi consulté le Patronat.

    Sur la situation de la Caisse Nationale de  Sécurité Sociale, Sébastien Ajavon dira qu' " il faut que ceux qui font mal payent cash et le Bénin sera sauvé ". Il ajoute que la baisse du taux de l'IPTS jusqu'à dix (10) pour cent, permettra plus de créations d'emplois. Il avoue ensuite les pressions qu'il a subies lors de la première hausse du SMIG opérée par le CNP-Bénin de la part de l'autorité.
    Pour conclure, il rassure les Confédérations sur l'avancement du CNP-Bénin sur les différents sujets abordés et leur demande en retour, de faire au Patronat, des propositions devant faire l'objet de discussions lors de leur prochaine rencontre.
     
     
    Mastiano Bernard DAVID &  Bonaventure ANANI


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