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    Ces « filles et fils de » qui nous gouvernent...

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    Ces « filles et fils de » qui nous gouvernent... Empty Ces « filles et fils de » qui nous gouvernent...

    Message par Admin Lun 22 Avr 2013 - 11:34

    Ces « filles et fils de » qui nous gouvernent... Filde_2204


    Son père le voyait naguère en successeur, il devra se résigner à le voir en prison. On lui prédisait un avenir de chef, il sera sûrement le chef du quartier VIP de la prison de Rebeuss, à Dakar. Le ci-devant Karim Wade, fils de son père, séjourne depuis quelques jours en prison...

    C'est que les accusations portées contre ce garçon réservé et très policé sont de l'ordre du crime économique: la Cour de répression de l'enrichissement illicite lui reproche d'avoir, au moyen d'une ingénierie financière sophistiquée, siphonné de l'argent public à hauteur de 600 milliards de Francs CFA, soit un peu moins du quart du budget de l'Etat sénégalais (2531 milliards de Francs), plus du huitième du budget ivoirien (3815 milliards de Francs), plus de la moitié du budget du Bénin (1044 milliards de Francs), etc.

    600 milliards de Francs CFA, c'est l'équivalent de 20 Airbus A 318, 500 Bugatti Veyron Super Sport (la voiture la plus chère au monde), mais surtout l'équivalent de plus de 12 millions de SMIG au Sénégal.

    On comprend dès lors l'ire de la population et les passions déchaînées par ces chiffres vertigineux.

    Ajoutez à cela le fait que ce technicien froid, adulé de son papa de président, était tellement puissant sous le régime du "Vieux" que les Sénégalais, jamais à court d'humour, l'avaient affublé du surnom peu flatteur de "ministre du Ciel et de la Terre."

    Vous comprendrez alors l'engrenage dans lequel s'est mis ce garçon à qui tout souriait jusqu'à un certain... 4 avril 2012, date à laquelle Macky Sall a pris les clés du palais présidentiel.

    En fait, elles sont légion en Afrique, les histoires de fils de chef d'Etat qui s'enrichissent du jour au lendemain, au nez et à la barbe de leurs concitoyens besogneux à l'ennui.

    Il suffit d'être issu des bonnes entrailles et d'être le fils chéri - pas forcément le fils aîné - du président de la République et toutes les portes s'ouvrent pour vous, à gauche, à droite et même sous vos pieds, quitte à vous engouffrer...

    Le cas le plus célèbre à l'heure actuelle est celui du fils du dirigeant équato-guinéen, Teodorino Obiang Nguema. Face aux chiffres agités au Sénégal, Teodorino peut se rhabiller, avec sa fortune personnelle estimée à 70 millions de dollars (tout de même une rondelette somme de 35 milliards de Francs CFA) par le magazine Forbes.

    Une misère...

    Celle qui tient le haut du pavé dans ce classement africain est indéniablement la fille du président angolas, Isabel dos Santos, prototype de la fille à papa. Sa fortune personnelle est estimée à 2 milliards de dollars par le magazine Forbes...

    Un point commun à tous ces "fils et filles de": tant que papa est au pouvoir, mon oseille est à l'abri des regards jaloux.

    Nul n'a eu l'idée saugrenue de s'en prendre à Karim, au-delà des ragots de bistrot, tant que le père Wade était aux affaires. On a du mal à imaginer la police équato-guinéenne s'en prendre à Teodorin à l'aéroport de Malabo, tant que les sbires d'Obiang Nguema tiendront les rênes du pouvoir.

    Quant à la belle Isabel? Cause toujours...

    Mais dès lors que le pouvoir change de camp, tout le monde retourne sa veste: les laudateurs d'hier deviennent les bourreaux de la période post-révolution.

    Justement, pourquoi?

    La réponse se trouve dans les modèles de société de la plupart des Etats africains.

    Et si jusqu'au Sénégal, pays unanimement considéré comme la figure de proue de la démocratie en Afrique, de tels travers ont droit de cité, c’est qu'en fin de compte, nos pays ne sont décidément démocratiques que de nom.

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